L’ancien président pakistanais, Pervez Musharraf, a atterri dimanche au Pakistan, après plus de quatre ans d’exil. Les rebelles taliban, opposés à son retour, ont annoncé leur intention de préparer un commando kamikaze pour le tuer.
L'ancien président pakistanais Pervez Musharraf a atterri, dimanche matin au Pakistan, après plus de quatre ans d'exil à Londres et Dubaï, dans un contexte très tendu. Les rebelles taliban ont en effet annoncé qu'ils le tueraient s'il revenait au pays.
Dix-sept soldats pakistanais ont été tués dans un attentat suicide perpétré samedi contre l'armée dans une zone tribale du nord-ouest du pays, selon un bilan militaire donné dimanche.
Le kamikaze avait précipité un camion piégé sur un barrage de l'armée samedi soir dans le district du Waziristan du Nord, principal repaire des rebelles talibans pakistanais et de leurs alliés d'Al-Qaïda dans la région.
"Je ne me sens pas nerveux, mais je suis préoccupé par certaines inconnues" liées au "terrorisme", à l'"extrémisme", aux "procédures judiciaires" (en cours contre lui, ndlr) et à "mon résultat aux élections", avait déclaré Pervez Musharraf, 69 ans, avant son départ de l'aéroport de Dubaï.
L’ancien président, au pouvoir entre1999 (date de son coup d'État) et 2008, a annoncé sa volonté de se présenter aux élections générales du 11 mai.
Menaces des Taliban
La menace d'attentat plane sur son retour à Karachi. Samedi, le TTP, principal mouvement rebelle taliban pakistanais, allié à Al-Qaïda, a ainsi annoncé avoir "préparé un commando de kamikazes spécialement pour (tuer) Musharraf".
L’ex-président a néanmoins invité ses partisans à se rassembler vers 17h00 (12h00 GMT) à l'aéroport de Karachi. Il avait dans un premier temps prévu de tenir ce meeting sur la tombe du fondateur du Pakistan Mohammed Ali Jinnah, également à Karachi, avant de se raviser, les autorités ne lui en ayant pas donné l'autorisation en raison des menaces.
Le TTP, qui dénonce l'alliance du Pakistan avec les États-Unis, initiée par Pervez Musharraf après les attentats du 11 septembre 2001, est considéré comme le principal auteur de la vague sans précédent d'attentats qui ont fait plus de 5 700 morts dans tout le Pakistan depuis 2007.
Lorsqu’il était président, Pervez Musharraf, contraint à la démission en 2008 après des législatives perdues par son parti, avait survécu à trois attentats.
Avec dépêches