![Le ministre chypriote des Finances en quête d'un soutien russe Le ministre chypriote des Finances en quête d'un soutien russe](/data/posts/2022/07/18/1658131818_Le-ministre-chypriote-des-Finances-en-quete-d-un-soutien-russe.jpg)
Au lendemain du rejet du Parlement chypriote d'un plan d'aide européen contesté qui prévoit une taxe sur les dépôts bancaires, Nicosie tente de trouver une issue à la crise du côté de Moscou.
Le ministre des Finances chypriote, Michalis Sarris, se trouvait mercredi 20 mars à Moscou pour tenter d'obtenir un soutien russe au lendemain du rejet par le Parlement du plan de sauvetage européen qui a provoqué la colère des Russes.
Arrivé mardi soir à Moscou, Michalis Sarris devait rencontrer dans la matinée son homologue russe Anton Silouanov et demander une extension du crédit de 2,5 milliards d'euros accordé par la Russie à Nicosie en 2011, qu'il doit finir de rembourser en 2016, afin d'obtenir une bouffée d'air frais alors que l'île se trouve en pleine tourmente financière.
Le Parlement chypriote a rejeté, mardi, le plan d'aide proposé par les bailleurs de fonds (Bruxelles et Fonds monétaire international), qui comprend une taxe sans précédent sur les dépôts bancaires.
La colère de Moscou
Ce prélèvement exceptionnel, de 9,9% sur les dépôts dépassant 100 000 euros, mettrait notamment à contribution les fortunes russes placées sur l'île en raison de son régime fiscal très favorable. Les experts estiment les pertes subies par les Russes à environ deux à trois milliards d'euros.
Cette mesure a provoqué la colère de Moscou, le président Vladimir Poutine la qualifiant d'"injuste" et de "dangereuse". Il s'est entretenu au téléphone mardi soir avec le président chypriote Nicos Anastasiades et lui a rappelé sa "préoccupation" concernant toute mesure pouvant constituer "un préjudice pour les intérêts russes" sur l'île.
Le gouvernement russe a répété a plusieurs reprises ces derniers mois qu'il était prêt à un assouplissement des conditions du prêt accordé à Nicosie, préférant cette option à une nouvelle aide. Mais après l'annonce du plan de sauvetage européen, Anton Silouanov, critiquant un projet mis sur pied sans concertation, a menacé de revenir sur cette proposition.
La zone euro a "pris note" mardi soir du rejet par le Parlement chypriote du plan d'aide à Chypre comprenant une taxe exceptionnelle sur les dépôts bancaires, et a "réitéré son offre" à Nicosie, tandis que le ministre allemand des Finances mettait en garde contre des solutions "irresponsables".
"La crise ne menace pas la stabilité de la zone euro"
Le nouveau ministre du Budget, Bernard Cazeneuve, a estimé mercredi matin que la crise chypriote ne menaçait pas "la stabilité de la zone euro" et pressé Nicosie de reprendre langue avec ses bailleurs de fonds. "Beaucoup de mesures ont été prises pour assurer la stabilité de la zone euro qui sont des mesures structurelles" et permettront notamment "d'éviter que les errements spéculatifs d'hier ne se reproduisent", a-t-il affirmé sur RTL.
FRANCE 24 avec dépêches