Le président américain a signé vendredi soir le gel de 85 milliards de dollars de fonds publics, faute d'accord sur la réduction du déficit budgétaire. Prochaine échéance le 27 mars, date à laquelle le gouvernement ne sera plus financé.
À peine les mesures d'austérité automatiques frappant les États-Unis ont-elles pris effet que Washington dirigeait son attention vers la prochaine échéance de l'affrontement budgétaire opposant républicains et démocrates, le financement du gouvernement au-delà du 27 mars.
Démocrates et républicains sont sortis, vendredi 1er mars, d'une réunion à la Maison Blanche en constatant l'étendue de leurs divergences : refus de davantage d'impôts pour les conservateurs, exigence de plus de rentrées fiscales pour le président Barack Obama, chaque camp imputant à l'autre la responsabilité du blocage.
Résultat concret, des coupes automatiques dans les dépenses de l'État fédéral, 85 milliards de dollars sur les sept prochains mois, sont entrées en vigueur, de quoi menacer à terme l'emploi et la croissance de la première économie mondiale, selon Barack Obama.
Les fonctionnaires paieront le plus lourd tribut
Comparée au budget total des États-Unis, qui atteint 3 700 milliards de dollars, les coupes prévues dans le cadre de cette mesure appelé "séquestre" représentent peu. Puisque les dispositifs essentiels tels que l'assurance maladie sont à l'abri, ce sont les fonctionnaires qui paieront le plus lourd tribut.
Avec 2,7 millions de salariés, la fonction publique est le premier employeur des États-Unis. Si les coupes s'appliquent pleinement, 800 000 d'entre eux verront leur heures de travail et leurs salaires diminuer entre mars et septembre.
La moitié de ces coupes, qui s'appliqueront entre samedi et le 1er octobre, concerne le budget de la Défense et Chuck Hagel, nouveau numéro un du Pentagone, a estimé qu'elles allaient mettre en péril toutes les missions de l'armée américaine.
Le financement du gouvernement fédéral, prochain sur la liste
Alors que l'État va devoir composer avec ces coupes dans un effet "boule de neige" qui accroîtra peu à peu la pression sur les élus, une autre échéance émerge déjà, augurant d'un mois de mars particulièrement agité à Washington.
Après le 27 mars en effet, le gouvernement fédéral cessera purement et simplement d'être financé, fermetures de services publics à la clé, sauf si le Congrès vote - et si Barack Obama promulgue - une loi budgétaire couvrant les six derniers mois de l'exercice 2013, jusqu'à fin septembre.
Tant Barack Obama que le président républicain de la Chambre, John Boehner, ont semblé vouloir calmer le jeu vendredi. Ce dernier a indiqué que son groupe déposerait la semaine prochaine un tel texte de financement, qui devra aussi passer l'écueil du Sénat contrôlé par les démocrates.
itDe son côté, le président américain ne s'est pas formellement engagé à le promulguer, mais a laissé entendre qu'il le ferait si le texte respectait de "précédents engagements", c'est-à-dire les grandes lignes de l'évolution des comptes publics sur lesquelles les deux camps se sont mis d'accord à l'été 2011.
De nombreuses confrontations sur les questions budgétaires ont été résolues à la dernière minute, ces dernières années, souvent sous la pression des marchés financiers. Cette fois, Wall Street n'a pas même réagi à ce nouvel épisode du psychodrame qui agite Washington depuis des mois.
FRANCE 24 avec dépêches