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L'empire Microsoft contre-attaque

Microsoft, fleuron de l'informatique dans les années 1980, cherche à retrouver son leadership sur le marché. Le PDG de Microsoft Europe, Jean-Philippe Courtois, décrit à FRANCE24.com son arsenal pour remporter cette bataille.

Dans les années 1980, Microsoft avait détrôné IBM en tant que grand seigneur de l’informatique avant que, peu à peu, Google vienne s’imposer comme le nouveau symbole de l’Internet triomphant, au début des années 2000. Mais demain ? Microsoft, avec ses 60 milliards de dollars de chiffre d’affaires en 2008, ne va certainement pas laisser tomber la souris comme ça...



Pour faire son grand retour dès 2009, le géant de Redmond compte sur trois arguments : son nouveau système d’exploitation "Windows 7", une offensive sur le marché des mobiles et un nouveau navigateur Internet, "IE8" (Internet Explorer 8).



Ce dernier, lancé le 19 mars, est le plus symbolique des combats de Microsoft. Il y a quelques années, "Internet Explorer" dominait ostensiblement le marché des navigateurs, avec plus de 90 % de parts de marché. Mais depuis, les "Firefox" (Mozilla), "Safari" pour PC (Apple) ou "Chrome" (Google) ont fait leur apparition si bien que, désormais, Microsoft est tombé à 67 %. Même s'ils sont gratuits, les navigateurs restent au coeur du fonctionnement de la Toile : contrôler ce marché revient à dicter sa loi en matière d’accès au Web.



Avec "Windows 7", Microsoft espère faire oublier les doutes engendrés par son précédent système d’exploitation pour PC, "Vista". Critiqué pour sa lourdeur et ses incompatibilités avec les logiciels existants, il n’a jamais vraiment convaincu depuis son lancement en 2007, malgré plus de 180 millions d’exemplaires vendus. Une étude d’août dernier montre que 35 % des ordinateurs équipés de "Vista" sont revenus au système précédent, "XP". Un comble ! En début d’année, Microsoft a permis à tout le monde de tester "Windows 7". Des spécialistes s’attendent même à ce que la société déroge à son sacro-saint cycle de 3 ans et décide de le commercialiser dès cette année.



Reste le mobile, considéré par beaucoup comme l’enjeu majeur des prochaines années. À tel point qu’Éric Schmidt, PDG de Google, prévoit que les revenus publicitaires issus de la communication sur téléphone portable deviennent, sous peu, plus importants que ceux réalisés sur l’Internet. Là encore, Microsoft doit réagir dès cette année. Qui, en effet, va équiper en système d’exploitation les fameux Smartphones ? Ces mini téléphones-ordinateurs sont les seuls à tirer leur épingle du jeu pendant la crise - leurs ventes ont progressé de 40 % en 2008.

Mais les iPhones, Blackberry et autres téléphones Google, tous équipés de leur propre  système d'exploitation, compliquent sensiblement la donne pour Microsoft. Au quatrième semestre 2008, son système "Windows Mobile" n’était installé que sur 12,8 % des Smartphones. Microsoft a donc annoncé la sortie d’une nouvelle version de son logiciel ("Windows Mobile 6.5"), capable de concurrencer les possibilités de l’iPhone et équipé d’un magasin en ligne pour l'achat d'applications, dont le principe rappelle le célèbre "App Store" d’Apple (téléchargement d’applications pour iPhone).



Un dernier dossier pourrait également refaire surface cette année : le rachat de Yahoo. Certes, la tentative de rachat avait tourné au fiasco l'an dernier pour Microsoft, mais Yahoo a une nouvelle tête, Carol Bartz, et Steve Ballmer, PDG de Microsoft, a expliqué le 20 mars que cela pourrait changer la donne.