Sony a dévoilé sa nouvelle console mercredi 20 février alors que l’univers du jeu vidéo a beaucoup évolué depuis la sortie en 2006 de la PS3. De plus en plus d’acteurs veulent une part du gâteau que se partageaient auparavant trois géants.
Sony a déterré la manette de guerre. Après Nintendo quia lancé sa console Wii U à l’assaut des joueurs en novembre 2012, l’autre constructeur japonais a révélé, mercredi 20 février, sa PlayStation 4... sans la montrer. Seul l’Américain Microsoft - troisième géant de ce trio historique - reste, pour le moment, muet sur ses plans de bataille pour la guerre des consoles de salon de nouvelle génération.
La nouvelle Playstation aura la lourde tâche de perpétuer le succès vidéoludique de Sony. La PlayStation 3, sortie en 2006, s’est vendue à 77 millions d’exemplaires, tandis que la PlayStation 2, dont la vente s'est arrêtée en janvier 2013, s’est écoulée, depuis 2 000, à plus de 150 millions d’exemplaires.
Mais les temps ont changé, et l’environnement dans lequel évolue la PlayStation est de plus en plus encombré. Depuis 2006, les concurrents potentiels à la PS4 se sont multipliés comme des petits pixels. La Sainte Trinité du jeu vidéo - Sony, Microsoft et Nintendo - n'a plus le monopole du cœur des gamers.
Steam en embuscade
En premier lieu, il y a les smartphones qui proposent des jeux de plus en plus perfectionnés à bas prix. De quoi assouvir le plaisir des joueurs occasionnels, et de grignoter petit à petit les parts de marché (ils représentent plus de 10 % du marché contre moins de 5 % en 2009, d’après le cabinet américain d’études Flurry Analytics).
Mais d’autres entrants veulent aussi leur place au soleil. Plusieurs consoles permettant d'adapter les jeux sur smartphone sur un écran de télévision, telle Ouya, sont actuellement en préparation. Par ailleurs, le géant de la vente en ligne de jeux sur PC, l’Américain Steam, s’apprête également à lancer, en 2013, sa console Steam Box. “Toutes ces nouvelles alternatives devraient trouver un public et risquent d’obliger les Sony, Microsoft et Nintendo à être plus innovants pour garder leurs parts de marché”, analyse pour le quotidien britannique "The Guardian" Rhodri Broadbent, fondateur du studio de développement de jeux vidéo Dakko Dakko.
Sony va donc devoir être inventif s’il veut rester dans le peloton de tête des acteurs du jeu vidéo. On sait encore peu de chose sur ce que la PS4 aura sous le capot. La conférence de presse a consisté à dévoiler les jeux attendus et la manette doté d'un petit écran tactile.
Mais d'après les rumeurs qui se multiplient ces derniers temps, la PlayStation 4 serait adaptable aux téléviseurs de nouvelle génération, c’est-à-dire l’ultra haute définition (pour une qualité d’image censée être quatre fois supérieure).
La Wii U à la traîne
Mais surtout, les smartphones et les tablettes devraient permettre de contrôler la PlayStation 4, d’après le très informé site japonais spécialisé dans les jeux vidéo Kotaku. Cette promesse d’un second écran (celui du smartphone) est l’une des grandes tendances actuelles du secteur. Sony et les autres constructeurs imaginent un monde dans lequel l’écran de télévision et celui du smartphone ou de la tablette se complèteraient. L’utilisateur de la PS4 pourrait ainsi avoir des données complémentaires sur sa tablette (des informations sur un film, la possibilité d’acheter la bande son d’un jeu auquel il joue etc.).
C’est un peu le modèle que Nintendo tente d’imposer avec sa Wii U. Le constructeur japonais a transformé la traditionnelle manette en une sorte de tablette tactile qui permet “d’enrichir” l’expérience de jeu (continuer à jouer quand la télévision est éteinte, avoir sur ce second écran la carte d’un niveau de jeu etc.). Mais cette tentative peine à trouver son public. Les ventes de Wii U se sont effondrées en janvier aux États-Unis pour être bien en dessous de 100 000 unités écoulées, d’après le cabinet américain d’analyses NPD.
Un état de fait qui ne doit pas réconforter Sony. Les consommateurs ne se ruent plus forcément sur ces nouvelles consoles et ils sont plus regardants. En outre, Sony doit également compter avec l’ombre de Microsoft. L’Américain est censé dévoiler le successeur de sa Xbox 360 (vendues à plus de 75 millions d'exemplaires) dans les semaines ou les mois à venir. Nul doute que les responsables du géant de Redmond (siège de Microsoft) auront les yeux rivés sur les annonces de leur concurrent japonais pour préparer la contre-attaque.