![Le président sortant Rafael Correa grand favori de la présidentielle en Équateur Le président sortant Rafael Correa grand favori de la présidentielle en Équateur](/data/posts/2022/07/18/1658127185_Le-president-sortant-Rafael-Correa-grand-favori-de-la-presidentielle-en-Equateur.jpg)
En tête de tous les sondages, le charismatique président équatorien sortant, Rafael Correa, 49 ans, devrait conduire le pays pour un ultime mandat et finir la "révolution socialiste" qu'il a entamée à son arrivée au pouvoir en 2007.
Sa victoire ne semble plus faire l'ombre d'un doute. L'élection présidentielle en Équateur s'annonce dimanche comme la chronique d'une victoire annoncée pour le chef de l'État, Rafael Correa, déterminé à boucler le dernier chapitre de sa "révolution socialiste", qui lui a offert une longévité record et un certain relief international à la tête de ce pays andin de 15 millions d'habitants.
Donné archifavori par tous les sondages, cet économiste charismatique de 49 ans, issu d'une famille modeste du port de Guayaquil (sud-ouest du pays) et diplômé d'une université américaine, semble se diriger vers un triomphe dès le premier tour, acquis en remportant la majorité des voix ou avec 40 % et dix points d'avance. "Sa victoire paraît plus qu'assurée, le seul suspens réside dans l'ampleur de la marge", affirme à l'AFP Marco Romero, politologue à l'université Andine.
Au zénith de sa popularité grâce à des programmes sociaux financés par la manne pétrolière, son principal revenu, le président au pouvoir depuis 2007 a rétabli la stabilité en Équateur qui a connu depuis 1996 pas moins de huit chefs d'État.
Autre enjeu : la majorité au Congrès
Cet adversaire déclaré du néolibéralisme, en butte à l'hostilité des milieux d'affaires et des groupes de communication, a sillonné le pays pour réclamer un ultime mandat de quatre ans, la Constitution lui interdisant de se représenter une troisième fois.
Défi plus incertain, il tentera de conserver pour son parti, "Alianza Pais", la majorité au Congrès, lors des élections de dimanche qui sont aussi législatives.
"Ce n'est pas le projet d'un homme, c'est une révolution citoyenne. Il faut la rendre irréversible !", a lancé M. Correa, en clôturant sa campagne, dans un quartier populaire du sud de Quito, devant une foule en lisse scandant : "On a déjà un président."
"Il doit gagner, c'est le seul qui a fait de bonnes choses pour les pauvres. Avant lui, personne ne s'occupait d'eux", assure à l'AFP Maria Peralta, une vendeuse de soupe ambulante de 42 ans.
Après avoir imposé de nouveaux contrats pétroliers et la renégociation de sa dette extérieure, Rafael Correa, une voix de la gauche latino-américaine, se flatte d'avoir réduit la pauvreté à un cinquième de la population.
Une opposition émiettée
"S'il gagne avec une grande marge, cela lui donnera encore plus de légitimité pour poursuivre des politiques aujourd'hui perçues comme conflictuelles", indique à l'AFP Santiago Basabe, politologue à la faculté latino-américaine de sciences sociales (Flacso).
Ses détracteurs l'accusent de faire fuir les capitaux étrangers et pointent ses amitiés avec Cuba ou le Venezuela d'Hugo Chavez même s'il reste plus pragmatique que ce dernier, au-delà des provocations verbales. "Son élection peut le rendre plus actif, mais il n'a pas les moyens d'incarner un leadership régional", selon M. Romero.
Rafael Correa ne devrait guère redouter une opposition émiettée avec sept prétendants. Principal rival, le banquier conservateur Guillermo Lasso, dénonce son "autoritarisme" mais cet éphémère ministre des Finances balayé par la crise économique des années 1990 n'atteindrait pas 10 % des voix, selon les sondages.
Les autres concurrents, dont l'ex-président nationaliste, Lucio Guttierez, et la première fortune du pays, Alvaro Noboa, n'ont visiblement pas non plus décollé.
Correa et les médias
S'il n'est pas paralysé au Congrès, Rafael Correa devrait ainsi mener son dernier projet-phare, le développement à grande échelle de l'exploitation minière, rejetée par les communautés indigènes.
Il compte aussi poursuivre sa croisade contre les médias privés, qui a éclaté après leur soutien à une rébellion policière en 2010. Après de multiples accrochages judiciaires avec les journaux d'opposition, son objectif est d'instaurer une nouvelle loi de régulation de la presse.
Le chef d'État sortant se présente même en "défenseur de la liberté d'expression" avec, comme dernier coup d'éclat, l'octroi il y a six mois de l'asile dans son ambassade à Londres au fondateur du site WikiLeaks, Julian Assange, qui a irrité Washington en publiant des câbles diplomatiques confidentiels.
FRANCE 24 avec dépêches