logo

Ramener le déficit à 3 % en 2013 sera "très difficile", estime Jérôme Cahuzac

Suite au rapport de la Cour des comptes, le ministre du Budget Jérôme Cahuzac a admis mercredi la difficulté de ramener le déficit public à 3 % du PIB en 2013. Un constat que partage son collègue des Affaires étrangères Laurent Fabius.

Le ministre du Budget Jérôme Cahuzac a reconnu mercredi que ramener le déficit public à 3 % du PIB en 2013 ne sera pas simple, comme le préconise la Cour des comptes dans son rapport annuel. Il a néanmoins réaffirmé que cet objectif était maintenu.

"Ce sera effectivement très difficile [de revenir à 3 %, ndlr]. La probabilité d’atteindre cet objectif s’est amenuisée au fur et à mesure que la croissance pâlissait, non seulement en France mais plus généralement dans la zone euro et dans le monde", a déclaré Jérôme Cahuzac sur France Inter. "Pour autant, on en reste là", a-t-il ajouté.

Plus explicite, le ministre des Affaires étrangères, Laurent Fabius, invité sur l'antenne de Canal Plus, a de son côté jugé peu "probable" que la France tienne son objectif de réduction du déficit à 3 % du PIB en 2013 conformément à ses engagements européens. C’est la première fois qu’un membre de l’exécutif considère officiellement peu probable d’atteindre cet objectif.

Le ministre de l'Économie, Pierre Moscovici, s'est dit prêt à un possible "réexamen" de l'objectif des 3 %.

La Cour des comptes sceptique sur l’objectif des 3 %

Dans son rapport annuel, présenté mardi 12 février, la Cour des comptes a effectivement distribué les bons et les mauvais points sur la gestion de l’argent public en France. Le premier président de la Cour, Didier Migaud, avait fait le constat que "l'objectif de déficit effectif de 3 % n'a que peu de chances d'être atteint, en raison notamment d'un niveau de croissance vraisemblablement inférieur aux prévisions".

Le chef de l'État avait aussitôt ouvert la voie à une baisse de la prévision de croissance. "Il ne sert à rien d'afficher des objectifs" en termes de croissance "s'ils ne peuvent pas être atteints", a déclaré le chef de l’État mardi.

Du côté de l’opposition, elle s'est dite mardi peu surprise de voir que le gouvernement allait réviser à la baisse la prévision de croissance pour 2013. "Je ne suis pas étonnée et cela doit entraîner un collectif budgétaire parce qu'il manque des recettes pour atteindre les 3 %", a déclaré la députée Valérie Pécresse, mardi, dans les couloirs de l'Assemblée nationale. Pour l'ancienne ministre du Budget, "Hollande n'est pas capable de tenir la dépense publique" car il a choisi "l'overdose fiscale".

Avec Dépêches