Des affrontements ont éclaté vendredi entre policiers et manifestants dans plusieurs villes d'Égypte, en marge d'une nouvelle journée de manifestations anti-Morsi. Au Caire, des gaz lacrymogènes ont été tirés aux abords du palais présidentiel.
Les manifestations contre le président Mohamed Morsi et les Frères musulmans ont repris vendredi dans plusieurs villes d'Egypte après plusieurs jours de calme.
Le Front de salut national (FSN), principale coalition de l'opposition qui a signé la semaine dernière avec les Frères musulmans un accord rejetant la violence, n'avait pas appelé à manifester.
Même si le nombre de manifestants a beaucoup baissé, les Egyptiens continuent à descendre dans la rue, pour exprimer leur défiance envers le président Morsi et les Frères musulmans, dont il est issu, ainsi que leur malaise lié à la crise économique.
Entre le 25 janvier, deuxième anniversaire de la "révolution du Nil" qui a entraîné la chute d'Hosni Moubarak, et le 4 février, une soixantaine de personnes ont trouvé la mort lors de diverses manifestations en Egypte.
Les affrontements les plus violents vendredi ont eu lieu à Tanta, une localité du delta du Nil, d'où était originaire un jeune homme de 23 ans, Mohamed el Gendi, battu à mort par des membres des forces de sécurité au Caire. Il a été enterré dans cette ville la semaine dernière.
Les images diffusées à la télévision ont montré des dizaines de manifestants lançant des cocktails Molotov sur les policiers anti-émeute qui ont répondu en utilisant des gaz lacrymogènes pour disperser les manifestants.
"A bas, à bas le régime du Guide suprême", scandaient les manifestants, visant Mohamed Badie, Guide suprême des Frères musulmans qui dominent la vie politique égyptienne depuis la chute de Moubarak.
Dans une autre localité du delta du Nil, à Kafr al Cheikh, les manifestants ont jeté des pierres sur les policiers et ont tenté de prendre d'assaut un bâtiment public. Ils voulaient obtenir la démission du gouverneur provincial, rapporte l'agence de presse Mena.
Plusieurs manifestants se sont aussi rassemblés place Tahrir au Caire et devant le palais présidentiel. Selon des témoins, des cocktails Molotov ont été lancés par dessus la grille du palais.
A la station de métro Place Tahrir, les manifestants ont fait cesser le trafic sur une des lignes en descendant sur les voies, rapportent l'agence Mena.
A El Santan dans la province de Gharbiya, les manifestants ont jeté des pierres contre locaux du Parti Liberté et Justice, vitrine politique des Frères musulmans, rapporte l'agence Mena.
Reuters