Le fonds d'investissement Greenlight Capital, actionnaire d'Apple, a déposé une plainte en justice pour contraindre le créateur des iPhone et iPad de distribuer davantage d'argent à ses actionnaires.
David Einhorn, patron du fonds d'investissement spéculatif Greenlight Capital, a une idée très précise de ce qu'Apple devrait faire de son énorme trésor de guerre. Jeudi 7 février, l'investisseur a déposé plainte devant un tribunal de New York pour contraindre le groupe californien de distribuer à ses actionnaires une plus grosse part de ses 137 milliards de dollars de liquidités.
"Apple a connu quelques traumatismes dans son histoire [il a frôlé la faillite à la fin des années 1990, ndlr] et depuis c'est comme s'ils avaient peur de ne jamais avoir assez
d'argent", a fait valoir David Einhorn sur la chaîne CNBC. "Il faut qu'ils règlent ce problème."
Apple a assuré, par voix de communiqué de presse, avoir "entendu" l'avis de David Einhorn et de réfléchir à la meilleure manière de faire profiter ses actionnaires de ses profits. Les marchés financiers semblent avoir été sensibles aux déclarations du groupe puisque son action a bondi de 3 % après cette réponse.
Nouvelle épine dans le pied
En mars 2012, déjà, Tim Cook, le PDG de la marque à la pomme, avait décidé de distribuer 45 milliards de dollars aux actionnaires en trois ans. L'initiative de David Einhorn prouve que certains trouvent que le groupe peut faire encore plus.
Reste que cette action en justice est, surtout, une nouvelle épine dans le pied d'Apple. Le géant américain est de plus en plus concurrencé sur les marchés des smartphones et des tablettes par Samsung et Google. Son action a, en outre, chuté de plus de 30 % depuis septembre 2012 lorsqu'elle avait atteint un pic à plus de 700 dollars.
Le desideratum de David Einhorn risquerait aussi, s'il venait à être suivi d'effets, à "transformer l'image d'Apple en société qui crée de la valeur financière plutôt qu'en innovateur", souligne dans le Wall Street Journal, Anant Sundaram, un professeur en finances à l'école d'économie de Darthmouth. En effet, la perception, jusqu'à présent, était que l'argent mis de côté par la marque à la pomme devait lui permettre essentiellement à investir dans des nouveaux produits.
Mais depuis la sortie de l'iPad, en 2010, le groupe n'a pas proposé de nouveautés qui "changent la donne". Face à cette absence, les actionnaires risquent d'être de plus en plus enclins à vouloir voir davantage la couleur de l'argent.
FRANCE 24 avec dépêches