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Clarisse Agbegnenou, le bel espoir du judo français

Organisé ce week-end, le Grand Slam de Paris réunit les meilleurs judokas du monde. Cet événement est aussi l'occasion de découvrir les espoirs des tatamis. Triple championne de France (-63 kg), Clarisse Agbegnenou incarne la relève tricolore.

Clarisse Agbegnenou affiche une décontraction à toute épreuve. À la veille du Grand Slam de Paris organisé à Bercy, l’un des tournois les plus réputés au monde, elle assure ne pas avoir peur. "À force de faire des compétitions, je ne suis pas du tout stressée. C’est ma troisième participation à ce tournoi", affirme tranquillement la judokate à France24.

Il est vrai qu’à tout juste 20 ans, la combattante a déjà une belle expérience. Triple championne de France de la catégorie des -63 kg, médaille de bronze au Championnats d’Europe 2012 et médaille d’or par équipes aux Mondiaux 2011, son palmarès parle pour elle. Clarisse a bien conscience que beaucoup d’espoirs sont placés en elle, mais elle préfère ne pas trop y penser : "Je suis contente de cette considération, mais il faut avant tout confirmer en gagnant et en se faisant sa place !".

Dans les pas de Gévrise Émane

Mais derrière cette modestie affichée, Clarisse a pourtant déjà tout d’une grande. Sur les tatamis, elle est désormais la grande rivale de sa compatriote Gévrise Emane, double championne du monde et médaillée de bronze aux JO de Londres. La bataille entre les deux Françaises sera d'ailleurs l’une des attractions du tournoi de Paris.

"Je trouve que l’intérêt autour de cette concurrence est normale, car nous avons deux fortes personnalités, mais nos judos sont totalement différents. Je suis explosive et j’attaque tout le temps, alors que Gévrise est plus réfléchie !", précise Clarisse.

Oublier 2012

La benjamine de l’équipe de France aura spécialement à cœur de se racheter ce week-end. L’année dernière, elle n’avait pas pu montrer l’étendue de son talent aux spectateurs parisiens. Sanctionnée par la fédération internationale en janvier dernier pour un excédent de poids de seulement 300 grammes lors des World Masters, elle avait été suspendue lors du tournoi de Paris. Cette mésaventure avait fortement diminué ses chances de qualification olympique.

À Londres, elle a finalement dû se contenter du banc des remplaçants : "J’ai dépassé cette déception. J’aurais préféré combattre, mais j’y ai quand même assisté et c’était magique. Cela me donne encore plus envie de me battre pour aller à Rio dans quatre ans".

Rester souriante

Impatiente d’en découdre, Clarisse se donne tous les moyens pour monter sur la plus haute marche du podium. Pensionnaire de l’Insep depuis trois ans et membre du club d’Argenteuil, cette Rennaise d'origine se consacre pleinement à sa passion pour devenir la numéro un.

"On ne peut pas dire que j’ai une vie normale. Je fais tout le temps du sport ! Le matin je vais en cours [elle prépare un brevet professionnel de la jeunesse, de l’éducation populaire et du sport, NDLR] et l’après-midi, je m’entraîne. C’est parfois très dur", confie la jeune femme qui a débuté le judo à l’âge de neuf ans pour canaliser son énergie : "J’étais une petite fille très turbulente !".

Ses seuls moments de répit ? Écouter du zouk, faire du shopping, sortir un peu avec ses copines et aller au cinéma. Et pour ne pas craquer lorsque la fatigue se fait sentir, elle avoue n’avoir qu’une recette miracle : "J’essaye d’être souriante !".