Une salle de shoot "test" va être installée à Paris, au printemps, pour expérimenter ce dispositif déjà implanté dans plusieurs pays d'Europe. Cette décision a provoqué une levée de boucliers dans l'opposition.
Le gouvernement vient de donner son feu vert à l’installation, au printemps, d’une salle de shoot près de la gare du Nord, dans le 10e arrondissement de Paris. Le dispositif permet à des toxicomanes de consommer de la drogue dans de meilleures conditions d'hygiène et sous la supervision de médecins, d'éducateurs et d'infirmières.
Une mesure qui suscite la crainte des riverains et la grogne de certains élus. "Pour moi, c'est encore une défaite morale de plus. On ouvre une faille dans la loi, dans l'interdit, et c'est le gouvernement qui le fait", s'est insurgé le député UMP Henri Guaino. Il y a quelques temps déjà, Roselyne Bachelot, alors ministre de la Santé du gouvernement de François Fillon, avait proposé la mise en place de ces centres provoquant un vif débat au sein de son propre parti et de la classe politique dans son ensemble.
Face aux critiques, l'actuelle ministre de la Santé, Marisol Touraine, a assuré, ce mercredi, que le gouvernement observerait une "tolérance zéro" en matière de trafic et de consommation de drogue et a dénoncé des critiques "décalées par rapport à la réalité".
"Il s'agit, au contraire, d'accompagner des malades, des toxicomanes, de faire en sorte qu'ils puissent voir des professionnels de santé, des professionnels sociaux, et les aider à arrêter, à les accompagner sur la voie du sevrage", a-t-elle assuré en marge du conseil des ministres.
Selon un sondage Ifop pour Valeurs actuelles en septembre dernier, 45 % de Français se disaient favorables à l'ouverture de lieux où la consommation libre de drogues est autorisée, sous contrôle médical et sanitaire, contre 55 % qui y étaient opposés.
En Europe, plusieurs pays, dont l'Allemagne, la Suisse et la Belgique, ont autorisé ce dispositif.
FRANCE 24 avec dépêches