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Le Medef invite l'ex-PDG de Valeo à "renoncer" à ses indemnités

La présidente du patronat français, Laurence Parisot, s'est jointe au concert de protestations contre le parachute doré de 3,2 millions d'euros obtenu par Thierry Morin, l'ex-patron de Valeo.

AFP - La présidente du Medef, Laurence Parisot, a demandé mardi à l'ex-PDG de Valeo, Thierry Morin, de "renoncer immédiatement" à ses indemnités de départ de 3,26 millions d'euros.

"Nous demandons à M. Morin de renoncer immédiatement aux indemnités auxquelles il prétend", a dit Mme Parisot lors d'une conférence de presse.

"Je veux dire aux Français que le Medef ne se reconnaît pas dans le comportement d'un dirigeant qui piétine ainsi l'interêt général de son entreprise, qui méprise ses salariés, bafoue les patrons de PME et notamment les PME sous-traitantes de cette entreprise, et qui foule aux pieds notre code de gouvernance", a ajouté la présidente du Medef.

Thierry Morin, remercié pour des "divergences stratégiques" avec le conseil d'administration, a obtenu une indemnité de départ de 3,2 millions d'euros.

Cette somme correspond à 2 ans du montant moyen de ses rémunérations fixes et variables des trois dernières années.

De plus, la présidente du Medef s'est également dite "très heureuse" de pouvoir s'exprimer mercredi sur la question de la rémunération des dirigeants devant la commission des lois de l'Assemblée nationale.

"A cette occasion, je dirai d'une manière beaucoup plus développée notre vision, ma vision, de ce que doit être l'éthique des entrepreneurs, de ce qu'en réalité elle est dans la quasi totalité des cas", a-t-elle souligné.

Laurence Parisot a aussi annoncé que le Medef répondrait mercredi par courrier aux ministres de l'Economie Christine Lagarde et du Travail Brice Hortefeux "sur la question plus spécifique de la part variable des rémunérations pour les dirigeants d'entreprises qui connaissent des plans sociaux ou du chômage partiel".

Interrogée pour savoir si le Medef est en faveur d'une loi dans le cas où le code de gouvernance n'est pas respecté, elle a renvoyé au contenu même de ce code: "Il n'est pas acceptable que les dirigeants dont l'entreprise est en situation d'échec la quitte avec des indemnités", a-t-elle jugé.

"Dans le code de gouvernance, il est dit que la question des rémunérations des dirigeants doit toujours être regardée en cohérence avec la rémunération de tous les salariés de l'entreprise et par rapport à l'intérêt général de l'entreprise, et en tenant compte de la cohésion sociale et de l'intérêt de notre pays", a-t-elle poursuivi.