Des troupes nigériennes et maliennes sont entrées dans la ville d'Ansongo, située à 80 km au sud de Gao, ce mardi. La localité était sous le contrôle des groupes islamistes armés depuis mars 2012.
Des troupes nigériennes et maliennes en provenance du Niger sont entrées mardi à Ansongo sous les vivats des habitants, ont constaté des journalistes de l'AFP. Cette localité du Nord-Mali, située à 80 km au sud de Gao, était, ces derniers mois, sous le contrôle des islamistes armés.
Parti mardi matin de la localité nigérienne de Yassen, à la frontière, un convoi de plus d'une centaine de blindés, pick-up et 4x4 surmontés de mitrailleuses est entré en début d'après-midi à Ansongo, à environ 80 km de là.
Des centaines d'habitants, dont beaucoup de femmes et d'enfants, acclamaient les militaires : "Laissez-moi voir ces libérateurs de très près !", criait une femme.
Au milieu des coups de klaxons, des jeunes brandissaient des pancartes célébrant le Niger et le Mali, mais aussi la France, qui a lancé le 11 janvier l'opération contre les islamistes du Nord malien, et le Tchad, qui appuie la force ouest-africaine en cours de déploiement.
La foule était rassemblée en face des bâtiments administratifs dont les djihadistes du Mouvement pour l'unicité et le jihad en Afrique de l'Ouest (Mujao) avaient fait leur quartier général.
Ces bâtiments avaient été bombardés par l'aviation française dans la nuit du 23 au 24 janvier.
Gao, la grande ville du Nord malien (1 200 km au nord-est de Bamako), a été reprise le samedi 26 janvier par les armées française et malienne, rejointes plus tard sur place par voie aérienne par des soldats nigériens et tchadiens depuis Niamey.
"Maintenant, les Africains peuvent prendre le relais"
La France et ses partenaires sont en train de "gagner la bataille" pour libérer les villes du Mali et c'est aux Africains de prendre le relais pour aider ce pays à recouvrer son intégrité territoriale, a déclaré lundi François Hollande.
Deux semaines et demie après le début de l'opération Serval, le président français a esquissé une porte de sortie pour l'armée française, affirmant qu'il reviendrait aux troupes africaines de poursuivre l'offensive dans le nord du Mali, où sont déployés la plupart des islamistes.
it"Nous sommes en train de gagner cette bataille, quand je dis nous, c'est l'armée malienne, ce sont les Africains soutenus par les Français, a-t-il déclaré, alors que les armées française et malienne viennent de reprendre le contrôle des villes stratégiques de Gao et Tombouctou.
"Maintenant, les Africains peuvent prendre le relais et ce sont eux qui iront dans la partie du Nord dont nous savons qu'elle est la plus difficile puisque des terroristes y sont cachés et qu'ils peuvent encore mener des opérations extrêmement
dangereuses pour les pays voisins et pour le Mali", a ajouté François Hollande lors d'une conférence de presse à l'Élysée.
Il a répété que la France n'avait "pas vocation à rester au Mali" et qu'à terme, les Français ne seraient là que pour encadrer et former l'armée malienne, qui doit bénéficier à partir de la mi-février de l'appui de la mission européenne de
formation (EUTM), non combattante, composée de 450 hommes dont 200 instructeurs.
Le Premier ministre britannique David Cameron se rendra mercredi en Algérie, dix jours après l'attaque sur un site gazier qui a fait 37 morts parmi les otages étrangers, a annoncé mardi Downing Street. Trois Britanniques ont été tués et trois autres sont présumés morts dans cette prise d'otages organisée par un groupe islamiste.
David Cameron s'entretiendra avec son homologue algérien Abdelmalek Sellal et avec le président algérien Abdelaziz Bouteflika. Les discussions devraient notamment porter sur la menace extrémiste dans la région et sur l'intervention militaire française au Mali voisin pour repousser les islamistes. Le chef du gouvernement britannique se rendra ensuite au Liberia où il co-présidera vendredi une conférence internationale sur le Développement. (AFP)
Londres propose 240 formateurs
De son côté, le Royaume-Uni a proposé mardi d'accroître son aide à la France au Mali, en envoyant jusqu'à 240 formateurs militaires dans la région, dont 40 directement dans le pays, tout en réaffirmant qu'il n'était pas question pour Londres de déployer des troupes de combat.
Au total, le nombre de soldats britanniques envoyés dans la région pourrait donc dépasser les 300, si l'on en prend en compte les 90 hommes déjà déployés dans le cadre du soutien logistique à la France, avec un avion de surveillance et deux avions de transport militaire.
"Nous proposons d'envoyer jusqu'à 200 formateurs militaires pour entraîner les troupes des pays de l'Afrique de l'Ouest anglophone qui participent à la MISMA", la Mission internationale de soutien au Mali, et "de contribuer à hauteur de 40 hommes à la mission européenne de formation de l'armée malienne", a indiqué un porte-parole de Downing Street.
Londres a également proposé de fournir un bateau pour le transport d'équipements lourds destinés aux forces françaises engagées contre les insurgés islamistes, et d'aider des pays alliés à effectuer des missions de ravitaillement en vol au départ de bases aériennes britanniques.
FRANCE 24 avec dépêches