L'usine PSA Peugeot Citroën d'Aulnay-sous-Bois a rouvert ses ateliers lundi matin, après dix jours d'arrêt. Appelés en renfort, plus de 200 cadres d'autres sites ont été hués par les grévistes qui distribuaient des tracts à l'entrée.
Les ateliers de l'usine PSA Peugeot Citroën d'Aulnay-sous-Bois, à l'arrêt depuis dix jours, ont rouvert lundi matin dans une ambiance tendue, la direction ayant appelé plus de 200 cadres d'autres sites en renfort, hués par des grévistes.
Alors que ces équipes d'encadrement supplémentaires gagnaient leur atelier, a constaté une journaliste de l'AFP, ils se sont fait siffler, huer et interpeller par des grévistes qui distribuaient des tracts aux portillons d'entrée de l'usine gardés par des vigiles. "Vous êtes en train de casser la grève, vous n'avez pas honte de ce que vous faites!", leur a crié un gréviste.
"Les chefs au boulot!", scandaient plusieurs autres grévistes. "Mercenaires!", hurlaient-ils encore.
La CGT, qui a lancé la grève qui a paralysé l'usine du 16 au 18 janvier, ensuite fermée sur décision de la direction la semaine dernière, a appelé à une reconduction du mouvement.
"Je pense pas que ça va tourner. Et puis même, qu'est-ce que ça va changer à l'histoire, les carottes sont cuites de toute façon!", a estimé un salarié souhaitant rester anonyme, dans l'atelier montage avant la reprise du travail.
L'usine, qui doit fermer en 2014 dans le cadre d'un plan de restructuration prévoyant la suppression de 8.000 postes, a été fermée pendant dix jours, depuis le début d'une grève avec occupation de l'usine du 16 au 18 janvier.
La semaine dernière, la direction avait décidé de ne pas rouvrir, en raison d'une avarie électrique mais surtout parce que, selon elle, les "conditions de sécurité" n'étaient "pas remplies" alors que certains grévistes ont cassé du matériel et exercé des "pressions" sur des non grévistes, selon elle.
Le travail va être encadré par "plus de 200 cadres", selon la direction.
Au plus haut de la grève, moins de 400 personnes étaient en grève sur les 2.800 salariés du site, selon la direction, la CGT ayant affirmé compter 600 grévistes le premier jour du mouvement.
AFP