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Armes à feu, immigration et Afghanistan au menu du second mandat d’Obama

De nombreux défis attendent Barack Obama pour son second mandat à la tête des États-Unis : chômage, législation sur les armes, immigration... Les tractations s'annoncent houleuses avec les républicains, majoritaires à la Chambre des représentants.

Fort d’une large victoire et d’une cote de popularité en hausse, le président américain Barack Obama peut aborder son second mandat avec confiance. Mais le bras de fer avec l’opposition ne tend pas à s’assouplir et la prudence reste de mise.

Le président américain sort de son premier mandat avec quelques cheveux blancs supplémentaires et un bon nombre d’ennemis au Congrès. Ces quatre années, riches en rebondissements et en batailles politiques, ont contribué à faire descendre de son piédestal le premier président afro-américain de l’histoire des États-Unis, à la cote de popularité record – il jouissait de 70 % d’avis favorables début 2009.

Pour l’heure, la Chambre des représentants, dominée par les républicains, semble déterminée à poursuivre ses charges contre les réformes prioritaires d’Obama. Mais, selon plusieurs sources à la Maison Blanche, ce bras de fer avec l’opposition ne l’empêche pour autant pas de poursuivre sur sa lancée et de démarrer, dans les mois qui viennent, un nouveau - et vaste - train de réformes.

Budget, dette et dépenses

Le désaccord traditionnel entre démocrates et républicains concerne avant tout la question du budget. En février, le président doit adresser au Congrès une proposition de budget, qui détaillerait impôts, taxes et dépenses pour son second mandat. Une rude bataille s’annonce, étant donnée la détermination des élus républicains à contrer les politiques sociales prônées par les démocrates au profit du budget de la Défense.

Contrôle des armes

Le contrôle des armes à feu s’est imposé en tête des réformes prioritaires de Barack Obama, après le massacre perpétré dans une école de Newtown dans le Connecticut, en décembre dernier. Conformément aux recommandations du groupe de travail en charge de cette question, dirigé par le vice-président Joe Biden, Barack Obama a récemment pressé le Congrès de débattre sur une réinstauration de la loi interdisant aux particuliers de détenir les armes d’assaut. Cette loi a été appliquée jusqu’en 2004, puis abandonnée.

Il milite également en faveur de l’interdiction des chargeurs à grande capacité (pouvant contenir plus de 10 balles) et de l’obligation de vérifier les antécédents judiciaires des acheteurs. Selon de récents sondages, les Américains se montrent globalement favorables à un durcissement de la réglementation concernant les armes à feu. Un assouplissement de l’opinion publique que le président compte bien utiliser pour faire pression sur les républicains et le puissant lobby de la NRA, fervent défenseur des armes à feu.

Immigration

La première tentative de Barack Obama visant à porter la réforme sur l’immigration au Congrès s’est révélée infructueuse. Il devrait aujourd’hui se montrer plus déterminé que jamais à mener à bien cette réforme , au vu notamment du poids qu’ont représenté les hispaniques lors de son élection (71 % d’entre eux ont voté pour lui). Après avoir ordonné l’arrêt des expulsions de jeunes clandestins, arrivés aux États-Unis alors qu’ils étaient encore mineurs, et les avoirs autorisés à travailler, Barack Obama pourrait en effet vouloir faire adopter le Dream Act. Déposé en 2010, le texte permettrait à cette catégorie d’immigrés d’obtenir un titre de séjour permanent.

L’aile dure des républicains, qui a milité en faveur d’une réforme plus dure envers les immigrés, pourrait désormais être tentée par cette réforme, histoire de s’attirer les faveurs de l’électorat hispanique. De nombreux analystes s’accordent en effet à dire que si le camp républicain ne parvient pas à séduire une partie de ces électeurs, leurs chances de reconquérir la Maison Blanche en 2016 resterent minces.

Energie et changement climatique

“Le président a été clair quant à son intention de faire du changement climatique l’une des priorités de son second mandat”, rappelait récemment un porte-parole de la Maison Blanche. Accusé par les associations de défense de la planète de n’avoir pas tenu ses objectifs environnementaux lors de son premier mandat, Barack Obama pourrait maintenant être amené à se montrer plus agressif, notamment sur la limitation des émissions des gaz à effet de serre. Une fois encore, le président devra donc faire face à une farouche opposition conservatrice.

Politique étrangère

Barack Obama entame son second mandat avec un écheveau de défis liés à la politique étrangère. Il a notamment annoncé un plan de retrait anticipé des troupes en Afghanistan et le transfert des opérations aux Afghans. Il projette par ailleurs de continuer à contrer les ambitions nucléaires de l’Iran, de renforcer les liens des États-Unis avec l’Inde, de tenter d’apaiser les relations tendues avec le Pakistan et de garder un oeil sur la montée en puissance de la Chine. Mais la position américaine vis-à-vis de l’intervention française au Mali prouve que le président américain est peu enclin à s’engager militairement dans d’autres conflits.

Dans le même temps, au Moyen-Orient, Obama devra faire face à la crise en Syrie, où la guerre civile secoue la région entière. La secrétaire d'État sortante Hillary Clinton a déjà indiqué que les États-Unis devaient favoriser une plus grande communication avec l'opposition au régime de Bachar al-Assad.

Concernant le conflit Israélo-palestinien, tout reste à faire, les efforts d’Obama étant jusqu’à présent restés stériles. Pour ne rien arranger, le favori aux élections législatives israéliennes qui se tiennent en janvier n’est autre que le parti du Premier ministre Benjamin Netanyahou avec lequel Obama entretient une relation pour le moins tendue.