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Les forces armées maliennes et françaises ont poursuivi, ce lundi, leur progression avec les prises de Diabali, ville dans le centre du Mali désertée par les islamistes, et de Douentza, dans le Nord.

Le ministre français de la Défense, Jean-Yves Le Drian, a annoncé, lundi 21 janvier, la reprise par l'armée malienne des villes de Diabali et Douentza (centre), jusqu'alors aux mains des islamistes.

"Le ministère de la Défense confirme la reprise du contrôle des villes de Diabali et de Douentza par les forces armées du Mali" ce lundi matin, affirme un communiqué des services du ministre. "Pour y parvenir, les militaires maliens ont été soutenus par les forces françaises, basées à Niono et à Mopti-Sévaré", précise-t-on de même source.

En parallèle, le gouvernement malien a annoncé dans la soirée de lundi que l'état d'urgence, en vigueur depuis le 12 janvier, a été prolongé de trois mois supplémentaires afin d'assurer "le bon déroulement des opérations militaires en cours pour la libération des régions occupées" du pays.

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Des problèmes de logistiques ralentissent l'arrivée de nouvelles troupes
Les forces maliennes et françaises reprennent la ville stratégique de Diabali

L'armée française et les soldats maliens étaient entrés lundi matin à Diabali, localité à 400 km au nord-est de Bamako dont s'étaient emparées les islamistes il y a une semaine. Vendredi et samedi, l'armée malienne ainsi que plusieurs habitants avaient affirmé que les combattants islamistes avaient quitté les lieux, après plusieurs bombardements de l'aviation française.

Forces en présence au Mali

L'opération Serval compte actuellement :

Au sol

Contingent français
3 500 soldats français sont déployés dans le cadre de l'opération Serval.

Troupes envoyées par les États africains
Huit pays d'Afrique de l'Ouest membres de la Cédéao - le Nigeria, le Togo, le Bénin, le Sénégal, le Niger, la Guinée, le Ghana et le Burkina Faso - plus le Tchad ont annoncé leur contribution à la Mission internationale de soutien au Mali (Misma). Au total, ce seront quelque 8 000 soldats du continent africain qui seront déployés au Mali pour prendre le relais de l'armée française.

Pour l'heure cependant, seuls 1 900 d'entre eux ont été déployés dans le pays.

Forces aéronavales 

Le dispositif est basé à N'Djamena (Tchad) et à Bamako : il s'agit de 4 Rafale, 6 Mirage 2000 D, 5 avions-ravitailleurs et 2 F1-CR de reconnaissance.

Des Rafale mis en état d'alerte peuvent intervenir directement depuis la France, tout comme 6 Rafale stationnés à Abou Dhabi.

"Cette avancée de l'armée malienne vers les villes tenues par leurs ennemis constitue une réussite militaire certaine pour le gouvernement de Bamako et pour les forces françaises, intervenant en soutien dans ces opérations", a également affirmé Jean-Yves Le Drian dans le communiqué.

La veille, le ministre avait précisé la mission des forces françaises sur place. "L'objectif, c'est la reconquête totale du Mali. On ne va pas laisser des poches" de résistance, avait-il affirmé, tout en espérant que la force régionale africaine en cours de déploiement prenne rapidement le "relais" de l'intervention française. Lundi, le président de l’UMP (opposition), Jean-François Copé, a néanmoins demandé à François Hollande de préciser les objectifs poursuivis par la France, en s'inquiétant d'un isolement de Paris.

De nouveaux soutiens

La Communauté économique des États de l'Afrique de l'Ouest (Cédéao) a demandé samedi à l'ONU "de fournir immédiatement l'appui logistique et financier pour le déploiement de la Misma" (Mission internationale de soutien au Mali).

Berlin, qui a déjà annoncé l'envoi de deux avions de transports, a réagi dimanche en promettant une aide financière supplémentaire aux pays africains engagés dans l'opération militaire au Mali, lors de la réunion des donateurs prévue le 29 janvier à Addis Abeba.

Le ministre français des Affaires étrangères, Laurent Fabius, a, lui, révélé dimanche que la Russie avait proposé à la France d'acheminer des troupes ou du matériel français au Mali, tandis que le Canada prendrait en charge une partie du transport de la force africaine.

Si la France a assuré que ses soldats resteraient au Mali "le temps nécessaire pour que le terrorisme soit vaincu", Londres et Washington ont exclu d'envoyer des troupes dans la région tout en se disant déterminés à lutter contre les agissements d'Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi).

Pour leur part, les États membres de la Cédéao ont été appelés à fournir "sans plus tarder" les troupes promises à la force qui a reçu mandat de l'ONU pour aider le Mali à reprendre le contrôle du nord du pays, occupé depuis plus de neuf mois par des groupes armés islamistes qui y ont multiplié les exactions.

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Kadré Désiré Ouédraogo, président de la commission de la Cédéao

Quelque 2 000 membres de la Misma doivent être déployés d'ici au 26 janvier. Quelque 150 soldats sont déjà arrivés à Bamako, dont une cinquantaine de militaires sénégalais sur les 500 promis par Dakar.

Avec dépêches