logo

L'armée malienne a repris "le contrôle total" de Konna

La ville stratégique de Konna, prise par les rebelles le 10 janvier et qui a provoqué l'intervention militaire de la France au Mali, est à nouveau sous le "contrôle total" de l'armée malienne, selon un communiqué.

L'armée malienne a affirmé avoir repris jeudi 17 janvier "le contrôle total" de la localité de Konna (centre), dont la chute le 10 janvier aux mains de combattants islamistes avait précipité l'intervention française au Mali. "Nous avons repris le contrôle total de la localité de Konna, après avoir fait subir de lourdes pertes à l'ennemi", a assuré l'armée malienne dans un bref communiqué publié vendredi.

L'information a été confirmée par une source de sécurité régionale et par des habitants de la zone joints par l'AFP. La zone n'est pas accessible à des observateurs indépendants.

Des combats avaient opposé mercredi, puis dans la nuit de mercredi à jeudi des soldats maliens, appuyés par des militaires français, à des islamistes armés près de Konna. Et il a fallu de nouvelles frappes aériennes françaises, jeudi, pour que les soldats maliens puissent entrer dans la ville, selon une source de sécurité.

La chute de Konna lors d'une offensive surprise des combattants islamistes le 10 janvier, alors que le front entre armée malienne et groupes jihadistes était gelé depuis des mois, avait déclenché l'intervention de la France, qui redoutait une percée des islamistes vers la capitale Bamako (sud). Les forces françaises étaient d'abord intervenues avec des frappes aériennes, puis avec un engagement au sol.

Du côté de la ville de Diabali (400km au nord de Bamako), tombée aux mains des islamistes le 14 janvier, les informations sont encore contradictoires. Vendredi après-midi, le maire de la commune avait affirmé que les djihadistes s'étaient repliés. Une information qui n'a pas pu être confirmée.

Plus de 1 400 soldats français, des avions et des hélicoptères de combat, sont désormais déployés au Mali.

it
La situation humanitaire au Mali
L'armée malienne a repris "le contrôle total" de Konna

L'Afrique de l'Ouest veut accélérer son déploiement militaire

La Communauté économique des États d'Afrique de l'Ouest (Cédéao) a affiché vendredi à Abidjan sa volonté d'"accélérer" le déploiement de sa force militaire au Mali. "La guerre qui nous est désormais imposée par le refus des mouvements criminels et terroristes de l'offre de paix suffisamment portée par les efforts de médiation de la Cédéao exige de nous l'accélération du déploiement de la Misma [Force internationale au Mali, ndlr], a déclaré le président de la Commission de la Cédéao, Désiré Kadré Ouédraogo.

Forces en présence au Mali

L'opération Serval compte actuellement :

Au sol

Contingent français
3 500 soldats français sont déployés dans le cadre de l'opération Serval.

Troupes envoyées par les États africains
Huit pays d'Afrique de l'Ouest membres de la Cédéao - le Nigeria, le Togo, le Bénin, le Sénégal, le Niger, la Guinée, le Ghana et le Burkina Faso - plus le Tchad ont annoncé leur contribution à la Mission internationale de soutien au Mali (Misma). Au total, ce seront quelque 8 000 soldats du continent africain qui seront déployés au Mali pour prendre le relais de l'armée française.

Pour l'heure cependant, seuls 1 900 d'entre eux ont été déployés dans le pays.

Forces aéronavales 

Le dispositif est basé à N'Djamena (Tchad) et à Bamako : il s'agit de 4 Rafale, 6 Mirage 2000 D, 5 avions-ravitailleurs et 2 F1-CR de reconnaissance.

Des Rafale mis en état d'alerte peuvent intervenir directement depuis la France, tout comme 6 Rafale stationnés à Abou Dhabi.

Il s'exprimait à l'ouverture d'une réunion de ministres des Affaires étangères et de la Défense de la région, préparatoire à un sommet extraordinaire des chefs d'État et de gouvernement de la Cédéao sur la crise malienne prévu samedi dans la capitale économique ivoirienne. Le président malien par intérim Dioncounda Traoré et le chef de la diplomatie française Laurent Fabius y participeront.

Les Européens de plus en plus mobilisés sur le Mali

Soucieuse d'adopter une "approche globale" dans la crise au Mali, l'Union européenne prévoit d'aider à hauteur de 50 millions d'euros la force d'intervention africaine et de renforcer son aide au développement à Bamako, a-t-on appris vendredi de sources européennes.

À la suite de la réunion jeudi de ses ministres des Affaires étrangères, l'UE a décidé de financer une partie des besoins du déploiement de la Mission internationale de soutien au Mali (Misma), estimés entre 150 et 200 millions d'euros.

En réservant 50 millions d'euros à cet effet, l'UE "serait en mesure de couvrir des dépenses non-militaires de la force, telles que des per-diem, des frais de transport et des frais médicaux notamment", a expliqué le commissaire chargé du Développement, Andris Piebalgs.

Les conditions de cette assistance seront discutées à la réunion des donateurs de la Misma organisée le 29 janvier à Addis Abeba en marge d'un sommet de l'Union africaine.

Par ailleurs, l'UE pourrait "rapidement mobiliser une enveloppe d'environ 250 millions d'euros" dans des programmes de développement pour "venir en aide à une population malienne durement touchée par cette crise multiforme", selon M. Piebalgs.

Une partie des programmes ont été suspendus par Bruxelles à la suite du coup d'État du 22 mars 2012 à Bamako. Les ministres européens ont conditionné leur reprise à l'engagement des autorités de transition à faire des progrès dans le processus "visant à rétablir la démocratie et l'ordre constitutionnel", avec l'annonce de nouvelles élections.

L'UE est également prête à accroître son aide humanitaire pour l'adapter à une situation rendue "de plus en plus volatile par l'intensification des combats", a souligné la commissaire en charge du dossier, Kristalina Georgieva.

Washington met des avions de transport à disposition de la France 

Les États-Unis ont accepté jeudi de mettre à disposition de la France des avions de transport pour appuyer son intervention au Mali, mais s'interrogeaient toujours sur une requête concernant le ravitaillement en vol, ont indiqué des responsables militaires américains. "Nous avons accepté d'aider les Français pour le transport aérien", a affirmé l'un deux à l'AFP.

Un autre responsable militaire a précisé que le commandement chargé du transport (Transcom) et le commandement chargé de l'Afrique (Africom) travaillaient maintenant sur les détails opérationnels avec la France. "Nous soutenons l'opération française au Mali avec des renseignements et du transport aérien", avait plus tôt dans la journée rappelé la secrétaire d'État américaine Hillary Clinton.

FRANCE 24 avec dépêches