
Après une série d'incidents constatés sur plusieurs Boeing 787 ces derniers jours, l'aviation civile américaine a décidé, vendredi, de procéder à une enquête approfondie sur la conception et la fabrication du nouveau fleuron de Boeing.
Cinquième avarie en cinq jours pour le Boeing 787, le nouveau fleuron de l’avionneur américain. La compagnie All Nippon Aisways (ANA) a dû annulé, vendredi, un vol en raison d'un bris de glace du cockpit, tandis qu’un autre a été retardé par une fuite d'huile.
Cette série noire a poussé l'aviation civile américaine à ordonné une inspection détaillée de l'ensemble des systèmes critiques du Boeing 787 après les incidents qui ont affecté le Dreamliner, posant la question de sa fiabilité.
Cette inspection concernera aussi bien la conception de l’avion que sa fabrication et l’assemblage de l’appareil. C’est, surtout, le système électrique innovant, qui remplace les traditionnels systèmes pneumatiques pour s’occuper des fonctions hydrauliques et de la climatisation, qui est dans le collimateur des enquêteurs.
Si certains analystes estiment qu'il est normal de voir un appareil aussi sophistiqué et étroitement surveillé essuyer les plâtres, d'autres pensent que la multiplication d'incidents de ce genre pourrait affecter la confiance du public, et donc des compagnies aériennes.
Le Boeing 787, nouveau bijou technologique du constructeur américain, avec un prix catalogue de 207 millions de dollars (156 millions d'euros), a effectué son premier vol commercial fin 2011, après une série de contretemps qui ont retardé de plus de trois ans sa mise en service. Fin 2012, Boeing avait reçu 848 commandes pour des Dreamliners et en avait livré 49.
L'un de ces appareils, appartenant à Japan Airlines (JAL) , a été endommagé le 7 janvier par un incendie provoqué par un problème électrique à l'aéroport Logan de Boston. Le lendemain, sur le même aéroport, une fuite de carburant a forcé un autre 787 de la JAL à annuler son décollage.
Le 9 janvier, la compagnie japonaise a annoncé l'annulation d'un de ses vols intérieurs en raison de problèmes de freinage.
"Confiance totale"
Le même jour, l'avionneur américain a annoncé avoir "une confiance totale" dans ses 787. Bien que l'aviation civile américaine ait ordonné, au mois de décembre, des inspections sur les Boeing 787 après la découverte de fuites sur deux appareils appartenant à des compagnies aériennes étrangères.
Un responsable du gouvernement indien - dont la compagnie nationale Air India a pris livraison de six Dreamliners sur sa commande - a fait part vendredi de la préoccupation suscitée par la répétition de ces incidents, ajoutant attendre le rapport de la FAA.
All Nippon Airlines n'a pas souhaité de son côté dramatiser l'apparition d'une fissure sur le pare-brise du cockpit d'un de ses appareils, après un peu plus d'une heure de vol et peu avant l'atterrissage à Matsuyama.
"Quelques fissures de ce genre apparaissent chaque année sur d'autres appareils. Nous ne considérons pas cela comme un problème fondamental" de Boeing, a assuré un porte-parole de la compagnie aérienne.
Un 787 d'ANA - qui possède avec JAL 24 des 49 Dreamliners déjà livrés - a inauguré vendredi la ligne transpacifique entre l'aéroport Marita de Tokyo et San José, en Californie.
France 24 avec dépêches