La cour d'appel de Paris a accepté de libérer le Libanais Georges Ibrahim Abdallah sous condition d'expulsion vers le Liban. Il avait été condamné à perpétuité pour complicité dans l'assassinat de deux diplomates en France.
Après 28 ans de détention, et alors que la période de sûreté assortie à sa peine a pris fin en 1999, Georges Ibrahim Abdallah pourrait bientôt sortir de prison. La cour d'appel de Paris a accepté, ce jeudi, de libérer le Libanais à condition qu’il soit expulsé.
Les juges d'appel confirment ainsi la décision rendue le 21 novembre dernier par le tribunal
d'application des peines de Paris, qui avait déjà répondu positivement à la demande de libération de Georges Ibrahim Abdallah en la conditionnant à son expulsion. Mais le jugement avait été suspendu en raison de l'appel du parquet, opposé à cette remise en liberté.
Emprisonné depuis 1984, le Libanais Georges Ibrahim Abdallah a été condamné à perpétuité en 1987 pour complicité dans l'assassinat de deux diplomates en France. Engagé auprès du mouvement palestinien radical du Front populaire de libération de la Palestine (FPLP), il avait, en effet, été reconnu coupable dans les dossiers des assassinats de l'Américain Charles Robert Ray et de l'Israélien Yacov Barsimantov, en 1982, et de la tentative d'assassinat du consul américain à Strasbourg Robert Onan Homme, en 1984.
Alors que la défense estimait que sa démarche était politique et accusait la France de se soumettre aux États-Unis, le parquet avançait un risque de "récidive" du condamné pour justifier son opposition à sa sortie de prison. Il soulignait que l'homme n'avait pas indemnisé ses victimes et continuait de revendiquer ses actions.
Son avocat, Me Jacques Vergès, avait fait valoir qu'il était un détenu modèle et qu'il souhaitait rentrer au Liban pour reprendre son métier d'instituteur. Libérable depuis 1999, Georges Ibrahim Abdallah avait déjà obtenu une libération conditionnelle en 2003, mais celle-ci avait finalement été refusée par la juridiction d'appel en janvier 2004.
L'ambassadeur des États-Unis en France, Charles Rivkin, avait dit après la décision de première instance fin novembre "regretter" la décision du tribunal et espérer qu'elle serait annulée.
FRANCE 24 avec dépêches