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Scrutin crucial pour le processus d'intégration du pays à l'UE

Le double scrutin, municipal et présidentiel, organisé ce dimanche en Macédoine doit se dérouler régulièrement et pacifiquement pour que le pays puisse poursuivre son processus d'intégration à l'Union européenne (UE).

AFP - Les Macédoniens votaient dimanche dans le calme pour élire leur nouveau président, les autorités de Skopje ayant pris d'importantes mesures de sécurité pour éviter tout incident, qui serait désastreux pour les perspectives européennes du pays.

Les importantes chutes de neige de ces derniers jours ont perturbé les opérations électorales dans une centaine de bureaux de vote dans l'ouest du pays, a indiqué le président de la commission électorale, Aleksandar Novkovski.

Aucun autre incident n'était signalé en milieu d'après-midi.

Les Macédoniens votaient aussi pour les élections municipales et pour élire les maires des principales agglomérations du pays.

Le président sortant Branko Crvenkovski a souhaité des élections "pacifiques et démocratiques, sans incident quelconque". "Nous en avons besoin pour la démocratie dans le pays (...) mais aussi pour satisfaire la principale pré-condition à notre intégration euro-atlantique", a-t-il ajouté.

Les élections législatives de juin 2008 avaient été marquées par des heurts entre factions albanaises macédoniennes rivales, provoquant la mort d'une personne.

Cet incident avait eu un effet catastrophique en Europe sur la perception de de la capacité de la Macédoine, un pays candidat à l'Union européenne, à organiser des élections équitables et sans violences.

Quatre ans après avoir obtenu le statut de candidat, Skopje s'impatiente de pouvoir entamer les négociations d'adhésion à l'UE.

Dans une mise en garde avant le scrutin, le représentant spécial de l'UE en Macédoine, Erwan Fouere, a souligné que le vote de dimanche constituait "la dernière chance (pour le pays) de ne pas rater à nouveau le train pour l'Union".

Pour éviter toute répétition des troubles de 2008, les patrouilles de police ont été renforcées, et le ministère de l'Intérieur a averti qu'aucun incident ne serait toléré.

Plus de 500 observateurs étrangers et quelque 7.000 observateurs locaux supervisaient le scrutin.

La participation de l'électorat s'élevait à 26% en début d'après-midi.

Sept candidats étaient en lice pour la présidentielle. Gjorgji Ivanov, de l'Organisation révolutionnaire-Parti démocratique pour l'unité nationale (VMRO-DPMNE), le parti du Premier ministre Nikola Gruevski, paraissait le mieux placé, avec 23% des intentions de vote selon un dernier sondage.

La surprise pourrait venir d'Imer Selmani, un Albanais macédonien qui a axé sa campagne sur la nécessité pour Macédoniens et Albanais de s'entendre pour assurer le développement économique du pays. Fondateur d'un nouveau parti, la Nouvelle démocratie, il était crédité de 14% des intentions de vote dans le dernier sondage.

Si sa percée se confirmait, il serait le premier Albanais de Macédoine à accéder au second tour d'une présidentielle, prévu pour le 5 avril.

Le fait est loin d'être négligeable pour un pays qui a évité de peu la guerre civile en 2001 entre les Albanais, qui contestaient avec de plus en plus de virulence leur faible représentation, et les Macédoniens.

Les accords de paix d'Ohrid, en août 2001, ont permis de ramener le calme en accordant davantage de droits à la communauté albanaise, en particulier au niveau local.

Les Albanais représentent environ 25% de la population macédonienne, qui s'élève à 2,2 millions d'habitants.

Ljubomir Frckoski, le candidat du principal parti d'opposition, l'Union sociale-démocrate (SDSM), arriverait en troisième position, avec environ 9% des intentions de vote, selon le même sondage.

Les bureaux de vote devaient fermer à 19h00 (18h00 GMT). Les premiers résultats étaient attendus dans la nuit de dimanche à lundi.