
Après la divulgation des fiches de police de plusieurs rappeurs français, dont Booba et Rohff, à la suite d'un canular téléphonique, la police de Paris a ouvert des enquêtes.
La préfecture de police de Paris a annoncé, ce vendredi, l’ouverture de plusieurs enquêtes après la diffusion de canulars téléphoniques, le 22 décembre. Se faisant passer pour des policiers, les animateurs d’une plateforme nommée "ViolVocal" ont réclamé les fiches de police de plusieurs rappeurs français célèbres, tels que Booba et Rhoff. Les antécédents judiciaires - extraits de fiches du système de traitement des infractions constatées (Stic) - de La Fouine, Cortex, ou encore Morsay ont également été dévoilés. Les informations divulguées par téléphone ont été enregistrées et diffusées sur YouTube.
"Allô, collègue !"
Se faisant passer pour des policiers, les farceurs ont réclamé à leurs interlocuteurs de se connecter au Stic pour "sortir le casier judiciaire" de personnes qu'ils auraient interpellées.
L'enregistrement des canulars téléphoniques
"Vous allez être dans la merde parce qu’on va vous balancer à votre commissariat", lance, hilare, l’un des auteurs à une employée de police à la fin d’un canular diffusé sur le Web. "Tu viens de donner le casier judiciaire de Rhoff en direct."
Une affaire sérieuse
"On prend cette affaire très au sérieux", a réagi jeudi la préfecture de police de Paris, rappelant que "les données des fichiers comme le Stic ne sont pas communicables".
Les enquêtes visant des faits d'usurpation de la fonction de policier, de collecte frauduleuse de données sensibles et de divulgation de données à caractère personnel ont été confiées à la brigade d'enquête sur les fraudes aux technologies de l'information. Simultanément, l'Inspection générale des services (IGS, police des polices parisienne) a été saisie afin de déterminer si des faits pouvaient être reprochés aux policiers victimes de ces canulars.
Ces dernières années, plusieurs policiers ont été mis en cause pour avoir consulté illégalement ou détourné des données issues du Stic. Un rapport de la Commission nationale de l'informatique et des libertés (Cnil) de 2009 soulignait les problèmes de rigueur du fichier informatique, qui inclut 6,5 millions de mis en cause.
FRANCE 24 avec dépêches