L'alerte cyclonique rouge interdisant aux habitants de sortir de chez eux a été déclenchée, jeudi, à La Réunion, à l'approche de la tempête tropicale Dumile. L'île est déjà balayée par de fortes pluies et des rafales de vent.
Des vagues allant jusqu’à dix mètres de haut s’abattent sur les côtes réunionnaises, ce jeudi. L’île française de l’océan Indien se prépare au déferlement de la forte tempête tropicale Dumile, attendue en début d’après-midi. En prévision, le préfet de La Réunion, Jean-Luc Marx, a déclenché à partir de 10 heures locales (06h00 GMT) l’alerte cyclonique maximale "rouge".
L’alerte rouge du plan Orsec "cyclone" demande aux habitants de ne pas sortir de leur domicile "pour quelle que cause que ce soit" et les incite à se mettre à l’abri dans la partie la plus solide de leur habitation.
"Tout le monde est consigné et seuls les forces de police et les pompiers sont autorisés à se déplacer", précise sur FRANCE 24 Gilbert Annette, maire de Saint-Denis, à La Réunion.
Ce niveau rouge pourrait rester en vigueur 24 heures, selon le préfet.
"Le risque est présent"
Le centre du phénomène météorologique se trouvait à 180 kilomètres au nord-ouest de l’île, jeudi matin à 7 heures locales (03h00 GMT), et se déplaçait en direction du Sud-Sud-Ouest à la vitesse de 20 km/h.
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Philippe Caroff, responsable cyclone chez Météo France
Dumile devrait atteindre le stade de cyclone tropical dans l’après-midi, selon les prévisions de Météo France, et passer à une centaine de kilomètres au large de la côte ouest de La Réunion. L’île devrait donc être épargnée par "les conditions les plus dégradées liées au phénomène", précise sur France 24 Philippe Caroff, responsable cyclone chez Météo France.
"Ce n'est pas parce que le cyclone ne passe pas au-dessus de La Réunion que nous sommes à l'abri des vents les plus forts. Le risque est présent, permanent", a cependant mis en garde le préfet.
"C'est lorsque le cyclone commencera à s'éloigner que la partie des vents maximum atteindront l'île", a prévenu de son côté le chef d'état-major de la sécurité civile, Didier Paris.
Au moins 25 000 foyers privés d’électricité
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Gilbert Annette, maire de Saint-Denis, à La Réunion.
Ce jeudi, au moins 25 000 foyers étaient privés d’électricité, dans le sud, l'ouest et le nord de l'île, selon EDF, à la suite de chutes d’arbres ou de branches sur les lignes ; les deux aéroports de La Réunion sont par ailleurs fermés au trafic depuis mercredi soir.
L'activité économique est totalement interrompue et les 24 communes réunionnaises ont ouvert des centres d'hébergement pour accueillir d'éventuels sinistrés.
"Il y a déjà des voitures envolées et des arbres couchés. D es sinistrés commencent à arriver dans les centres d'hébergement ", témoignait Gilbert Annette à 12 heures locales (8h GMT). "Certaines poches de la ville [de Saint-Denis, NDLR] sont susceptibles d'être inondées, donc nous avons mis en place des hébergements pour les familles, les SDF et les malades", poursuit-il.
Des vents de 176 km/heure
Des vents violents balayent l'île française de l'Océan indien depuis le début de la matinée, atteignant 176 km/h sur les hauteurs, dans l'ouest. Au Port, sur le littoral ouest, des rafales de plus de 100 km ont été enregistrées. Des arbres et des poteaux électriques ont été arrachés, selon des témoignages d'habitants.
La pluie arrose abondamment l'île, 300 mm d'eau (300 litres/m2) ont été enregistrés sur le massif du Piton de la Fournaise. A Cilaos, petit village des hauteurs situé dans le sud de l'île, 150 mm sont tombés en six heures, selon la préfecture. Plusieurs routes sont inondées dans toutes les régions.
Le passage du cyclone Dumile intervient après cinq ans d'un "calme exceptionnel" selon Météo France, le dernier cyclone qu'a connue La Réunion, Gamède, remontant à février 2007. Il avait fait deux morts, des personnes qui avaient été emportées en tentant de traverser une rivière en crue. Gamède avait aussi détruit un pont de 550 mètres dans le sud.
FRANCE 24 avec dépêches