
Une semaine après le massacre de l'école de Newtown, une dizaine de stars hollywoodiennes appellent à la mise en place d'un "programme politique" pour une régulation du port d'armes à feu aux États-Unis dans une vidéo choc de 2 minutes.
"C’est le moment ! Le moment d’agir !" Une semaine après la tuerie de Newtown qui a endeuillé les États-Unis, le 14 décembre dernier, un florilège de célébrités américaines a décidé de monter au créneau via un clip vidéo pour réclamer une régulation sur le port des armes à feu dans leur pays.
"Assez !", y scandent les acteurs Jennifer Aniston, Steve Carell, Will Ferrell, Jennifer Garner, Paul Rudd, ou encore Julianne Moore. "Il n’est pas trop tôt, c’est déjà trop tard !", assènent tour à tour les stars hollywoodiennes sur la vidéo - en noir et blanc - qui a dépassé les 3 millions de vues trois jours après sa mise en ligne. "Il est temps que nos dirigeants agissent ! Demandez un programme politique maintenant ! Pour les enfants de Sandy Hook [l’école de Newtown] ! Demandez un programme politique, en tant que mère, que père, qu’ami. En tant qu’Américain. (…) C’est l’heure !"
Il faut dire que depuis la tragédie de Newtown - qui a coûté la vie à 26 personnes dont 20 enfants -, une puissante coalition anti-armes semble en passe d’émerger en Amérique. Le président Obama a déclaré, le 17 décembre, vouloir réglementer le port d’armes et soumettre "dans les prochaines semaines" des propositions de réformes au Congrès. Un geste politique fort suivi par plus 800 maires américains écœurés par la multiplication, ces dernières années, de fusillades meurtrières : Columbine (1999), Virginia Tech (2007), Fort Hood (2009), Tucson (2011), Aurora (2012), Oak Creek (2012).
Ce nouveau mouvement "pro-régulation" exige que chaque pistolet vendu s'accompagne d'une vérification du casier judiciaire, que soient interdites les armes d'assaut et les chargeurs à grande capacité, et que le trafic d'arme soit puni comme un crime fédéral.
La NRA propose la présence d'un policier armé devant chaque école
De telles revendications se heurtent, sans surprise, au puissant lobby pro-armes de la National Rifle Association (NRA) - 1,7 million de fans sur Facebook - qui personnifie à lui seul le 2e amendement de la Constitution américaine. Vendredi 21 décembre, après une semaine de silence, la NRA - vers laquelle tous les regards se tournent après chaque fusillade - est sortie de son mutisme pour préconiser l’instauration de la présence d’un policier armé devant chaque école américaine. "Avec toute l’aide internationale financée par les États-Unis, avec tout l’argent du budget fédéral, ne pouvons-nous pas le faire ?", a lancé Wayne Lapierre, son vice-président, lors d’une conférence de presse.
"La seule façon de stopper un méchant avec une arme est de lui opposer quelqu'un de bien avec une arme", avait-il ajouté.
Une proposition qui a fait bondir les militants anti-armes. "Il est ridicule de penser qu’un problème causé par trop d’armes soit résolu en rajoutant encore des armes !", a dénoncé Jason McCool, un enseignant qui manifestait devant l’hôtel où se tenait la conférence de presse. "En tant qu’enseignant, je n’accepterai jamais, au grand jamais, une arme dans ma salle de classe !"