
Un rapport officiel pointe des failles dans l'action du département d'État lors de l'attaque contre le consulat américain de Benghazi, le 11 septembre dernier. La chef de la diplomatie américaine, Hillary Clinton, est mise hors de cause.
Un diplomate américain a démissionné et trois ont été relevés de leurs fonctions après avoir été mis en cause par un rapport officiel concernant l’attaque, le 11 septembre dernier, contre le consulat américain de Benghazi par des islamistes.
La diplomatie américaine a été mise en cause, mardi 18 décembre, par un rapport officiel concernant l’attaque de Benghazi. Rédigé pendant trois mois par une commission indépendante, le rapport conclut aussi que les services d'espionnage américains ne disposaient, avant l'attentat, d'"aucun renseignement immédiat et spécifique" faisant état d'une menace terroriste contre ce consulat. Il dénonce"des ratés et des carences au niveau de deux bureaux du département d'État qui ont conduit à mettre en place un dispositif de sécurité (au consulat de Benghazi) qui était largement inadéquat pour faire face à l'attaque" du 11 septembre.
Cet attentat, perpétré aux explosifs et armes de guerre par des miliciens islamistes proches d'Al-Qaïda, avait coûté la vie à l'ambassadeur des États-Unis en Libye, Christopher Stevens, et à trois autres agents américains.
La secrétaire d'État américaine, Hillary Clinton, "a accepté, avec effet immédiat, la décision de Eric Boswell de démissionner de son poste de secrétaire adjoint chargé de la sûreté diplomatique", la force de l'ordre qui assure la sécurité de tout le réseau diplomatique et consulaire américain, selon un communiqué du département d'État.
Deux autres responsables de cette même sûreté diplomatique et un fonctionnaire du bureau du Proche-Orient au ministère des Affaires étrangères ont été relevés de leurs fonctions, selon le communiqué, confirmant des informations des télévisions CNN et CBS et d'élus républicains.
"Les démissions de responsables du département d'État ne clôt pas l'histoire car on doit continuer de tenir le gouvernement responsable de ses graves échecs, afin d'empêcher à l'avenir un autre Benghazi", a réagi, plus tôt, la présidente de la commission des Affaires étrangères de la Chambre des représentants, à majorité républicaine, Ileana Ros-Lehtinen.
Le Comité de révision de l'action du gouvernement (ARB) avait été mis sur pied en septembre par Hillary Clinton Clinton, laquelle avait assuré qu'elle "assum(ait) la responsabilité" de la gestion des conséquences de l'attaque de Benghazi. Cette évaluation ternit le bilan des quatre années passées par l’ancienne première dame au poste de secrétaire d'État. Dans une lettre accompagnant le rapport, cette dernière dit accepter l'ensemble des recommandations formulées par les cinq membres de la commission d'enquête.
Souffrante depuis le 7 décembre, elle ne devrait pas, comme le réclame les élus républicains, témoigner devant le Congrès. En son absence, c'est son adjoint, William Burns, qui sera auditionné jeudi par les commissions des Affaires étrangères de la Chambre des représentants et du Sénat.
M. Burns a reconnu, mercredi, devant la presse que le rapport de l'ARB pointait des "problèmes graves et inacceptables" au sein du département d'État. "Nous avons appris des leçons extrêmement dures et douloureuses à Benghazi", a-t-il dit.
France 24 avec dépêches