Le pouvoir syrien met en garde l'opposition contre le recours à l'arme chimique. L'insurrection, de son côté, s'emploie à former un nouveau commandement sans djihadiste afin d'"unifier son action militaire".
Le pouvoir en Syrie a mis en garde contre l'utilisation par les rebelles d'armes chimiques dans le conflit et répété que ses troupes ne recouraient jamais à ces armes, dans des lettres adressées à l'ONU et citées, samedi 8 décembre, par les médias officiels.
Le ministère fait allusion à l'usine syro-saoudienne Sysacco qui fabrique de la soude caustique et du gaz chlorhydrique, prise cette semaine, selon des habitants et une vidéo de rebelles par les djihadistes du Front al-Nosra. Elle se trouve près de la localité de Sfire, dans une zone agricole. Il y a eu dans le passé de nombreuses plaintes d'agriculteurs car l'usine polluait l'eau.
Mercredi, un groupe de rebelles avait posté une vidéo où l'on voyait des hommes masqués montrant des bouteilles de chlorure de potassium et puis versant ce produit dans un bocal où se trouvent deux lapins qui meurent peu après.
Dans les mêmes lettres adressées au Conseil de sécurité de l'ONU et au secrétaire général, Ban Ki-moon, Damas réaffirme qu'il "n'utilisera jamais les armes chimiques, si elles existent, car il défend son peuple contre le terrorisme soutenu par des pays connus, États-Unis en tête".
La communauté internationale a multiplié ces derniers jours les mises en garde au président Bachar al-Assad contre tout recours à des armes chimiques, des responsables américains s'exprimant sous le couvert de l'anonymat assurant que l'armée avait chargé avec du gaz sarin des bombes destinées à être larguées par avion.
Ban Ki-moon avait estimé que le recours à ces armes serait un "crime scandaleux".
Formation d’un nouveau commandement rebelle sans jihadistes
Un nouveau commandement chapeautant la plupart des groupes rebelles combattant en Syrie, à l'exception des djihadistes du Front al-Nosra, doit être annoncé incessamment, a déclaré samedi à l'AFP le secrétaire général de la Coalition de l'opposition syrienne Moustapha Sabbagh.
"La coalition va annoncer la création du Conseil militaire suprême avant la tenue de la réunion des Amis du peuple syrien à Marrakech", au Maroc, le 12 décembre, a précisé Moustapha Sabbagh, venu à Bahreïn participer au Dialogue de Manama, un forum sur la sécurité régionale.
Selon lui, cette instance regroupera "les commandants des différents conseils militaires sur le terrain et les forces qui combattent le régime, notamment l'Armée syrienne libre (ASL)".
"Il s'agit d'une initiative très importante pour unifier l'action militaire. C'est exclusivement à ce conseil que nous verserons l'aide matérielle que nous obtiendrons", a-t-il souligné.
Quant aux groupes extrémistes islamistes armés, comme le Front al-Nosra qui avait annoncé son rejet de la Coalition de l'opposition, ils ne feront pas partie de cette instance militaire, selon lui.
"Al Nosra n'en fera pas partie, car les groupes extrémistes constituent une minorité", a-t-il ajouté.
Ces six derniers mois de guerre entre forces gouvernementales et insurgés ont pourtant été marqués par une montée en puissance dans les rangs rebelles des groupes jihadistes, a constaté l'AFP, avec l'émergence sur le devant de la scène du Front al-Nosra, dont les hommes sont présents sur toutes les lignes de front.
FRANCE 24 avec dépêches