
À l'issue du 18e congrès du Parti communiste chinois, un nouveau comité central, composé de sept membres, a été élu. Ce collectif, dirigé par Xi Jinping, porte davantage l'empreinte des conservateurs que des réformistes.
Le Parti communiste chinois a présenté jeudi sa nouvelle équipe dirigeante, composée de sept membres contre neuf précédemment.
À la tête de ce collectif, Xi Jinping, qui a succédé à Hu Jintao, est apparu devant la presse internationale. Entouré des sept hommes qui vont former le "saint des saints" du pouvoir chinois, le numéro un du Parti communiste a déclaré que la nouvelle équipe faisait face à "d’énormes responsabilités" et que le Parti était confronté à de "graves défis", dont la corruption.
Rompant avec la tradition, Xi Jinping n’a pas mentionné ses prédécesseurs. Il a en revanche insisté sur le fait que les nouveaux dirigeants sont mobilisés pour "assurer une vie meilleure" au peuple.
Composition de l’équipe
Pour seconder Xi Jinping, le poste de Premier ministre chinois sera occupé par Li Kepiang. Cet homme de 57 ans va remplacer Wen Jiabao au mois de mars prochain. Réputé comme "proche du peuple", il connaît aussi très bien les ressorts de l’économie.
Hors du champ des caméras, il s’est également fait remarquer pour son sens critique. Un câble diplomatique publié en 2010 par Wikileaks révélait ses doutes sur la fiabilité des statistiques chinoises.
Parmi ces sept nouveaux dirigeants, l’économiste Zhang Dejiang devrait être nommé à la présidence du Parlement, l’Assemblée nationale populaire. Le chef du PC à Shanghaï, Yu Zhengsheng, le conservateur Liu Yunshan, le chef du parti à Tianjin, Zhang Gaoli, ainsi que l’actuel vice-Premier ministre en charge des Finances, Wang Qishan complètent le comité permanent.
Pas de virage politique
Selon les experts, cette nouvelle équipe dirigeante porte davantage l’empreinte des conservateurs que des réformistes.
"Pour l’heure, je pense que les éléments conservateurs ont pris la main", a expliqué à l’AFP, Willy Lam, spécialiste de la politique chinoise à la Chinese University de Hong Kong.
Une analyse partagée par Jean-Pierre Cabestan, professeur à l’Université baptiste de Hong Kong : "Ce n'est pas une équipe qui est prête à introduire des réformes très importantes, sauf peut-être en matière économique parce qu'il y a un besoin. Sur le plan politique, ils sont très conservateurs, avec des gens comme (le ministre chargé de la Propagande) Liu Yunshan et (le secrétaire général du PCC de Chongqing) Zhang Deijiang."
"C'est un peu la clique de Jiang Zemin (NDRL : ancien secrétaire-général du PC de 1989 à 2002). (Le chef du Parti sortant) Hu Jintao perd beaucoup d'influence. Ni Li Yuanchao (proche de Hu qui passe pour un réformateur, NDLR), ni Wang Yang (patron de la province du Guangdong à la réputation de réformiste, NDLR) n'en font partie", a ajouté M. Cabestan.
De son côté, Hu Jintao reste chef de l’Etat jusqu’au mois de mars. Il rejoindra ensuite les coulisses du pouvoir aux côtés de l’ex-président Jiang Zeming.
FRANCE 24 avec dépêches