Le ministre de l'Intérieur a tenu a exprimer en personne sa solidarité au maire de Sevran, Stéphane Gatignon (photo), entré en grève de la faim devant l'Assemblée nationale pour que l'État intervienne auprès des communes les plus endettées.
Manuel Valls est allé samedi matin rencontrer le maire EELV de Sevran Stéphane Gatignon, en grève de la faim devant l'Assemblée nationale pour demander l'aide de l'Etat pour les communes en difficulté financière, un "combat courageux" selon le ministre de l'Intérieur.
"Je suis venu ce matin pour lui apporter un message de solidarité et d'amitié car il mène un combat courageux", a déclaré Manuel Valls à une journaliste de l'AFP. "Je le connais depuis très longtemps. Il est devenu maire de Sevran à peu près en même temps que moi à Evry. On a souvent eu l'occasion de parler des difficultés financières des villes de banlieue", a-t-il expliqué.
Le maire EELV de Sevran, en grève de la faim depuis vendredi, s'est dit samedi matin après sa première nuit sous la tente "déterminé" à obtenir une réponse "concrète".
"Il y a eu pas mal de monde à passer toute la soirée et toute la nuit pour me soutenir : des jeunes, des moins jeunes, des habitants de Sevran et aussi des curieux venus pour comprendre mon action", a expliqué samedi matin Stéphane Gatignon, bonnet noir sur la tête et parka sur le dos, après avoir dormi "5 heures". Depuis vendredi après-midi, il a entamé une grève de la faim installé dans une tente sur un trottoir à proximité de l'Assemblée nationale, au-dessus de laquelle on peut lire sur une banderole : "Les budgets des communes pauvres ont besoin de solidarité face à la crise".
Le maire de Sevran (Seine-Saint-Denis), 51.000 habitants, réclame "une réforme des finances et de la fiscalité locales", notamment une revalorisation de la dotation de solidarité urbaine (DSU), qui doit être votée mardi à l'Assemblée. "Je reste ici jusqu'à mardi et plus si il n'y a pas de réponse concrète apportée", a-t-il ajouté, une bouteille d'eau à la main.
"J'ai plus le choix, je dois me battre pour ma ville. Et de l'argent il y en a en Île-de-France: nous sommes dans une des zones d'Europe les plus riches avec des maires qui sont assis sur des coffres-forts, il faut donc partager les richesses", a-t-il insisté, se disant "déterminé".
"Il a entièrement raison de faire cette grève de la faim, toute la ville est derrière lui car nous avons besoin d'argent. Et si les choses ne bougent pas, on sera nombreux à venir ici devant l'Assemblée", a lancé Nadia Merzoug, une habitante de Sevran de 60 ans.
Dans un communiqué, le président du conseil général de Seine-Saint-Denis, Stéphane Troussel, a regretté "l'acte grave et désespéré de Stéphane Gatignon, qui pourrait mettre en cause son intégrité physique". "Il faut bien ça pour se faire entendre et ce n'est pas en restant à Sevran qu'on obtiendra des choses", a répondu Diadé Bathily, ancien habitant de la commune, venu soutenir M. Gatignon.
AFP