Après la publication du rapport de Louis Gallois sur la compétitivité des entreprises françaises lundi, les réactions des différents partis politiques et des syndicats ne se sont pas fait attendre. Florilège.
En proposant un "choc de compétitivité” de 30 milliards d’euros - dont 20 milliards de baisse des cotisations patronales et 10 milliards pour les cotisations salariales - pour redresser l’économie française, l’ex-PDG d’EADS a suscité des réactions très diverses.
D’un côté les “pour”. Tandis que certains relèvent la pertinence des solutions proposées par Louis Gallois, d’autres pointent la mise au pied du mur de la politique prônée par François Hollande.
Les pour
- Jacques Attali, économiste : “J’approuve d’autant plus volontiers le rapport Gallois qu’il reprend les propositions de ma commission : la compétitivité pour l’emploi.”
- Jean-François Copé, secrétaire général de l’UMP : “Louis Gallois arrive exactement aux mêmes conclusions que nous, sur tous les sujets. Je soutiens donc le rapport.”
- François Bayrou, président du Modem a évoqué un "plan cohérent qui mérite le soutien." "Les propositions du rapport Gallois sont très intéressantes pour la plupart. Elles touchent à la fois au coût du travail, aux conditions juridiques et fiscales faites à l'entreprise, au soutien aux entrepreneurs, bref, à la place de la création dans notre pays", a salué l'ancien candidat à la présidence de la République.
Laurence Parisot, présidente du Medef : “Le diagnostic posé par le rapport Gallois est juste. La plupart de ses recommandations sont issues des réunions de travail entre Louis Gallois et les chefs d’entreprise. Il s’agit désormais de savoir quand et comment ses propositions seront mises en œuvre. Le chantier est vital pour l’économie de notre pays et il est de grande ampleur. Le Medef y contribuera dans un esprit constructif.”
- Thierry Mariani, député UMP : "Le rapport Gallois sonne la fin de la récréation pour la gauche. Il faut enfin que François Hollande prenne la mesure du retard économique que prend la France sur la scène internationale."
- François Sauvadet, vice-président du groupe UDI (Union des démocrates et indépendants) de l’Assemblée nationale : “La remise du rapport tant attendu sur la compétitivité de l’économie française met François Hollande au pied du mur : soit il suit les préconisations de Louis Gallois en baissant drastiquement les dépenses de l’États et le coût du travail, en validant ainsi a posteriori les choix de la précédente majorité qu’il n’a cessé de combattre, soit il les rejette et il condamne notre économie à la récession."
Pour les détracteurs du projet, cependant, le nouveau rapport ne pose pas les bonnes questions.
Les contre
- Florian Philippot, vice-président du Front national : “Le rapport Gallois passe sous silence les deux problèmes principaux pour la compétitivité : libre-échange et euro. Sa place est donc à la corbeille.”
- Le Parti communiste français : “Le rapport Gallois insisterait, après bien d’autres rapports écrits sous la dictée du Medef, sur le besoin d’abaisser les cotisations sociales patronales. On connait la chanson ! C’est toujours la même vieille rengaine au nom de la compétitivité.”
- Mohammed Oussedik, secrétaire confédéral CGT : “Dans ce rapport, on s’entête encore à lier la compétitivité des entreprises et de l’industrie à la baisse du coût du travail et, selon nous, ça, c’est une faute, c’est une erreur parce que la compétitivité des entreprises n’est absolument pas liée au coût du travail dans ce pays.”
Selon la Fondation Terra Nova, proche du PS, Louis Gallois met avec ce rapport sa proposition sur la baisse du coût du travail, la plus controversée, dans le camp du gouvernement Ayrault. “Il sait exactement où en est le gouvernement et sait que le gouvernement est prêt sur une grande partie du reste. Donc Louis Gallois sait que là où il doit insister, c'est sur l'élément le plus délicat", relève Thomas Chalumeau, en charge des questions économiques.
Le Premier secrétaire du Parti socialiste Harlem Désir a, quant à lui, estimé qu’il s’agissait d’"un implacable réquisitoire contre le bilan de 10 ans de politique de la droite", soulignant toutefois l'"impératif d'une stratégie forte pour l'industrie et l'emploi".
François Hollande a pour sa part assuré que "des mesures fortes" seraient annoncées dès mardi. Mais, d'ores et déjà, le gouvernement a annoncé qu'il ne retiendrait pas celle sur la reprise des recherches sur l'exploitation des gaz de schiste.
FRANCE 24 avec dépêches