
En raison des dégâts provoqués par le passage de l'ouragan Sandy, le marathon de New York, qui devait avoir lieu dimanche 4 novembre, est annulé, a annoncé le maire de la ville, Michael Bloomberg.
Le célèbre marathon de New York, qui devait avoir lieu dimanche, a finalement été annulé après une vive polémique, tandis que la ville et le New Jersey voisin se remettent difficilement du passage dévastateur de l'ouragan Sandy.
Après s'être obstiné toute la journée, Michael Bloomberg a finalement annulé le marathon vendredi soir, cédant devant les protestations de ses administrés et de certains élus, qui y voyaient un affront aux sinistrés et aux victimes de Sandy --la tempête a fait au moins 95 morts aux Etats-Unis et au Canada, dont 41 à New York.
itBien que des centaines de milliers de New-Yorkais soient toujours privés d'électricité, de chauffage ou d'eau, Michael Bloomberg entendait suivre l'exemple de son prédécesseur Rudy Giuliani, qui avait maintenu la course après les attentats du 11 septembre 2001.
Mais les protestations se faisaient de plus en plus virulentes. "Ceux qui veulent courir, nous leur demandons de venir à Coney Island et de livrer de l'eau et de la nourriture en haut des immeubles résidentiels", s'était emporté le démocrate Domenic Recchia, conseiller municipal local.
Même réaction indignée du républicain Michael Grimm, élu de New York à la Chambre des représentants: "Des gens sont morts, des familles n'ont plus de logement, et la ville se soucie du marathon?".
Quelque 47.000 coureurs venus du monde entier, qui ont souvent réservé et payé des mois à l'avance, devaient s'élancer dimanche du célèbre pont Verrazzano.
Côté électricité, la situation s'est toutefois nettement améliorée dans la ville. Con Edison, le distributeur local, a annoncé vendredi avoir reconnecté plus de 100.000 abonnés dans le sud de Manhattan, premier progrès réel dans ce secteur de la ville depuis le passage de Sandy lundi.
Mais des dizaines de milliers d'abonnés restaient encore sans courant samedi matin dans la ville.
Certaines parties de l'agglomération new-yorkaise ne devraient pas retrouver la lumière avant le 11 novembre.
Trouver de l'essence, problème numéro 1
itAux automobilistes qui patientent des heures devant les rares stations-service ouvertes, M. Bloomberg a aussi promis des progrès. Un pipeline alimentant New York doit recommencer à amener du carburant aux pompes et une péniche bloquée dans le port avec 64.000 barils de pétrole a été remise en service.
Car le problème numéro un est de trouver de l'essence, surtout dans les banlieues et dans les petites villes du New Jersey où vivre sans voiture est impossible. La patience des automobilistes, qui font jusqu'à trois heures de queue pour remplir leur réservoir ou un jerrycan pour leur générateur, est à bout et des altercations tendues éclatent parfois.
Les critiques se concentrent aussi sur les fournisseurs d'électricité, qui peinent à reconnecter des milliers de lignes abattues par le vent ou noyées par les crues. Car sans électricité, l'eau n'arrive pas dans les gratte-ciels, le chauffage manque, et les rames de métro restent à l'arrêt dans les quartiers touchés.
Le gouverneur Andrew Cuomo a de nouveau mis en garde les fournisseurs vendredi: "Les gens paient leur facture et ils ont droit à des résultats".
Les opérateurs de télécoms continuent aussi d'avoir des difficultés pour couvrir les zones les plus touchées. Selon le numéro deux du marché, Verizon, la réparation des dégâts "pourrait prendre un certain temps".
Côté transports, les autobus circulent normalement et le métro et les trains de banlieue ont repris progressivement. Mais le métro, qui transporte habituellement 5,5 millions de voyageurs par jour, ne descend toujours pas en-dessous de la 34e rue.
Pour limiter les embouteillages, la police a fait respecter vendredi un covoiturage obligatoire (au moins trois personnes par véhicule) sur les ponts menant à Manhattan. La mesure a été levée vendredi soir.
Les célèbres taxis jaunes de New York, moins nombreux que d'ordinaire par manque de carburant, étaient autorisés à prendre plusieurs passagers qui se partagent la course.
Barack Obama a remercié samedi tous les membres dses équipes de secours, ainsi que les troupes de la Garde nationale, grâce auxquelles 290.000 repas et 500.000 bouteilles d'eau ont été distribués lors de la première journée d'aide d'urgence à New York, selon M. Bloomberg.
Les infirmières et médecins du Centre médical de l'Université de New York ont évacué les nouveaux-nés, les pompiers de l'arrondissement du Queens ont combattu un imposant incendie dans les rues inondées, et les gardes côtes ont sauvé l'équipage d'un navire coulant au large de la côte de Caroline du Nord, a affirmé M. Obama.
Le président a aussi assuré que le pays serait là pour aider les millions d'Américains touchés par la catastrophe.
"Nous sommes Américains. Quand les temps sont durs, nous nous endurcissons. Nous faisons passer les autres d'abord. Nous parcourons cette distance supplémentaire. Nous ouvrons notre coeur et nos maisons à chacun, comme une grande famille américaine. Nous nous rétablissons, nous reconstruisons, nous revenons plus forts - et ensemble nous allons faire cela une fois de plus", a-t-il dit.
Dans le New Jersey, où Sandy a frappé particulièrement durement, privant d'électricité 1,5 million de personnes et faisant 14 morts, les autorités locales ont mis en garde contre l'utilisation des générateurs: cinq personnes sont mortes depuis lundi, empoisonnées par le monoxyde de carbone.
AFP