![Référendum sur la limitation des mandats présidentiels Référendum sur la limitation des mandats présidentiels](/data/posts/2022/07/14/1657819070_Referendum-sur-la-limitation-des-mandats-presidentiels.jpg)
Les électeurs sont appelés à se prononcer sur la suppression du verrou constitutionnel qui limite à deux les mandats présidentiels. Ce référendum permettrait au chef de l'État, Ilham Aliev, réélu en octobre, de se maintenir au pouvoir.
AFP - Les bureaux de vote ont ouvert mercredi en Azerbaïdjan où les électeurs sont appelés à se prononcer par référendum sur la levée de la limitation à deux du nombre de mandats présidentiels, qui, si elle était adoptée, pourrait permettre à la famille Aliev de se perpétuer au pouvoir.
Les bureaux ont ouvert à 08H00 locales (04H00 GMT) et devraient rester ouverts jusqu'à 19H00 (15H00 GMT).
Des groupes d'opposants ont appelé au boycott de ce référendum, qu'ils qualifient de farce, mais les analystes estiment que les amendements constitutionnels proposés aux électeurs seront aprouvés dans ce petit pays riche en pétrole.
Parmi les dizaines de questions sur lesquelles les électeurs auront à se prononcer, la principale concerne la levée de la limitation à deux du nombre de mandats présidentiels qui permettrait au président Ilham Aliev, 47 ans, de briguer de nouveaux mandats.
M. Aliev a été réélu en octobre à une forte majorité pour un deuxième mandat de cinq ans qui devait être le dernier. Avant lui, son père, Heydar Aliev, ancien membre du KGB et leader communiste, avait présidé aux destinées du pays presque sans interruption entre 1969 et 2003.
Les amendements soumis à référendum permettraient aussi de retarder les scrutins présidentiels ou législatifs en cas de guerre, alors que, malgré un accord de cessez-le-feu, l'Azerbaïdjan est toujours en conflit avec l'Arménie voisine au sujet du Nagorny Karabakh, région que M. Aliev a promis de ramener sous contrôle azerbaïdjanais.
D'autres modifications proposées relatives aux médias sont jugées inquiétantes par les organisations de défense des journalistes qui soulignent que leur situation est déjà difficile en Azerbaïdjan.
Elles comprennent des restrictions sur le droit à photographier, filmer ou enregistrer des gens sans leur assentiment, mais aussi une interdiction de faire preuve "d'irrespect" envers "les symboles de l'Etat" et un renforcement de son pouvoir sur les administrations locales.
Malgré les critiques, beaucoup d'Azerbaïdjanais sont reconnaissants au président Aliev de la période de forte croissance que connaît ce pays musulman ex-soviétique de huit millions d'habitants et les experts jugent certain qu'il va remporter son pari.
Son initiative n'a guère suscité de remous en Occident. L'opposition azerbaïdjanaise accuse depuis longtemps les gouvernements occidentaux de ménager Aliev pour s'assurer un accès aux immenses réserves d'hydrocarbures du pays et avoir une influence sur le réseau stratégique de gazoducs et oléoducs de la région.