
Des vents violents soufflant jusqu’à 130 km/h et des pluies diluviennes balaient la côte est des États-Unis depuis lundi soir. Au moins 42 personnes ont trouvé la mort et plus de 8 millions de personnes sont toujours privées d’électricité.
Les rues du sud de Manhattan sous les eaux, des voitures emportées par les flots, une digue de la rivière Hackensack dans le New Jersey rompue. Tel est le spectacle de désolation laissé par le cyclone Sandy qui balaie la côte est des États-Unis depuis lundi soir.
Le bilan provisoire s’élève, pour l'heure, à 42 morts dans le pays, dont 18 à New York. Plusieurs heures après son passage, plus de huit millions de foyers étaient toujours privés d'électricité dans 18 États. Le New Jersey est le plus touché avec 2,5 millions de clients dans le noir, l'État de New York comptant deux millions de foyers affectés dont 750 000 dans la ville de New York.
Dans la matinée, New York ressemblait à une ville fantôme. La moitié sud de Manhattan avait été plongée dans le noir dans la nuit. Seuls quelques immeubles équipés de générateurs ont pu conserver du courant. Le sud de l'île est aussi la partie de la ville la plus touchée par les inondations. De nombreux tunnels du métro ont été inondés, l'eau de mer s'étant engouffrée dans les couloirs, dépassant parfois la hauteur des quais.
Sandy a également soumis à rude épreuve le secteur nucléaire américain : trois réacteurs des États de New York et du New Jersey ont dû être mis à l'arrêt et une vieille centrale était en état d'alerte. "Tout semble sous contrôle à ce stade. Aucune infrastructure de centrale n'a été endommagée", a toutefois affirmé à l'AFP Neil Sheehan, porte-parole de l'autorité de sûreté nucléaire américaine (NRC).
Obama décrète l'état de "catastrophe majeure"
Le président américain a décrété l'état de "catastrophe majeure" dans l’État de New York et du New Jersey, permettant la mise en place de programmes d'aide pour les victimes. Barack Obama, qui a officiellement mis sa campagne entre parenthèses pour se concentrer sur les opérations de secours, se rendra mercredi dans le New Jersey, violemment touché par le cyclone. Les dégâts le long du littoral sont "inimaginables", a déploré le gouverneur républicain Chris Christie, un fervent partisan de Mitt Romney, mais qui a pourtant jugé que Barack Obama avait été "formidable" face à la catastrophe.
Le président s'est également rendu au siège de la Croix-Rouge à Washington. "Cette tempête n'est pas encore finie", a-t-il expliqué. Il a affirmé que les conséquences de Sandy étaient "déchirantes pour l'ensemble du pays" et assuré aux sinistrés : "Les États-Unis sont avec vous".
De son côté, Mitt Romney a quitté mardi l'Ohio (nord) où un de ses rassemblements de campagne a été transformé en opération humanitaire en faveur des sinistrés. Il était attendu mardi soir en Floride (sud-est) où il a prévu de prononcer trois discours électoraux mercredi.
La tempête poursuivait mardi son parcours à l'intérieur des terres en faiblissant. À 17H00 GMT, elle traversait la Pennsylvanie et ses vents étaient tombés à 70 km/h, contre 150 km/h la veille.
Des dégâts estimés entre 10 et 20 milliards de dollars
Les écoles, les services publics et la plupart des commerces étaient toujours fermés mardi dans la région et les transports publics toujours interrompus. La quasi-totalité des aéroports du Nord-Est restaient fermés et près de 6 000 vols étaient annulés pour la journée de mardi. Fermée depuis deux jours, Wall Street devrait rouvrir mercredi.
L'ampleur du cyclone Sandy rendait difficile l'évaluation précise des dégâts dans le nord-est des États-Unis. Le cabinet de conseil en gestion des risques Eqecat a estimé que les dégâts devraient atteindre 10 à 20 milliards de dollars, pris en charge pour moitié par les assurances.
Par ailleurs, mardi, la France a proposé son aide aux États-Unis, le ministre des Affaires étrangères Laurent Fabius exprimant sa "pleine solidarité au peuple américain".