Au deuxième jour de la fête musulmane de l'Aïd, plusieurs attaques visant en majorité la communauté chiite ont touché l'Irak. Une quinzaine de personnes ont été tuées dans ces violences.
Au moins 15 personnes dont trois enfants ont été tuées samedi en Irak dans des attaques visant essentiellement la communauté chiite, au deuxième jour de la fête musulmane de l'Adha, ont rapporté des responsables médicaux et de la sécurité.
Ces attaques, qui ont également fait une quarantaine de blessés selon ces sources, interviennent dans un contexte de violences croissantes ces derniers jours après une relative accalmie en Irak.
Dans le quartier de Maamal, dans l'est de Bagdad, une bombe a explosé sur un marché vers 09H00 (06H00 GMT). Au moins cinq personnes ont été tuées dont trois enfants et une femme, selon les mêmes sources, faisant état de 13 blessés.
D'importantes flaques de sang étaient visibles le long de la rue, et des morceaux d'éclats mêlés à des légumes jonchaient le sol, a rapporté un journaliste de l'AFP sur les lieux.
Près de Bagdad, l'explosion d'une bombe magnétique collée à un minibus transportant des pèlerins chiites à Taji (25 kilomètres au nord de la capitale), a fait cinq morts et 12 blessés, selon les responsables.
Mais les médecins ont prévenu que le bilan de l'attaque survenue à 09H30 locales (06H30 GMT) pourrait s'alourdir.
Trois autres personnes ont été blessées par l'explosion d'une voiture piégée visant les locaux d'une fondation religieuse chiite dans la localité de Touz Khourmatou.
Durant les quatre jours de l'Aïd al-Adha, la fête musulmane du sacrifice, les fidèles chiites se rendent généralement en pèlerinage sur les tombes de figures de l'islam chiite.
Ces attaques n'ont pas été revendiquées mais la communauté chiite est régulièrement prise pour cible par des extrémistes sunnites lors de fêtes musulmanes ou de célébrations chiites.
A Mossoul, à 350 kilomètres au nord de Bagdad, des attaques menées par des hommes armés contre les domiciles de familles issues de la communauté shabak ont fait cinq morts et 4 blessés --dont des enfants en bas âge--, selon des sources médicales et de la sécurité.
Et une bombe placée à proximité d'une autre habitation a fait six blessés au sein de la même minorité.
"Les forces de sécurité sont censées être responsables de la protection de tous les citoyens de Mossoul", s'est élevé Qusay Abbas, un membre shabak du Conseil de la province de Ninive dont Mossoul est le chef-lieu. "C'est une attaque très troublante".
La communauté shabak, qui compte environ 30.000 membres, a été persécutée du temps du président Saddam Hussein, et plusieurs fois visée par Al-Qaïda après la chute du dictateur en 2003.
Si les violences ont considérablement diminué par rapport aux sanglantes années 2006-2007, elles restent encore très fréquentes en Irak.
Les attaques ont également baissé à Mossoul, un ancien bastion d'Al-Qaïda, mais le réseau conserve une présence dans la région.
AFP