logo

La trêve de l'Aïd el-Adha mise à mal par des violences dans plusieurs régions

En dépit du cessez-le-feu entré en vigueur dans la matinée pour la fête de l'Aïd el-Adha, plusieurs violents accrochages ont été signalés à travers le pays. Des combats ont notamment éclaté entre armée et rebelles syriens sur la route Damas-Alep.

La trêve initiée par le médiateur international Lakhdar Brahimi à l'occasion de la fête musulmane de l'Aïd el-Adha a déjà été violée à plusieurs reprises, vendredi 26 octobre.

Des opposants ont annoncé la mort, dans la matinée, de trois personnes sous des tirs de chars ou de snipers à Harasta, un faubourg de Damas. Dans le nord du pays, non loin de la frontière turque, où se trouve un correspondant de Reuters, des rebelles ont signalé qu'un des leurs avait été abattu par un tireur embusqué.

Selon l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH), l'armée gouvernementale a également tiré six roquettes sur le quartier de Khalidiya à Homs, blessant deux personnes. Des combats survenus ont également été rapportés autour de la base de Wadi al-Deïf, sur l'autoroute Damas-Alep.

Assad apparaît priant dans une mosquée au premier jour de l'Aïd

La télévision d'État syrienne a montré le président, Bachar al-Assad, qui apparaît rarement en public, priant dans une mosquée de Damas au premier jour de l'Aïd el-Adha.

Assis en tailleur, souriant et décontracté, il fait face à un mouvement de contestation sans précédent depuis mars 2011, devenu conflit armé face à la répression et qui a fait plus de 35 000 morts, selon l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH).

Source AFP

Les insurgés tentent depuis plusieurs jours de prendre d'assaut cette base située à moins d'un kilomètre de l'axe routier.

Chaque partie se réserve le droit de riposter

L'armée régulière et la rébellion avaient accepté, jeudi, d'observer à partir de vendredi et pendant les quatre jours que doit durer la fête, une trêve âprement négociée par l'émissaire de l'ONU. Mais chaque partie s'étaient toutefois réservée le droit de riposter en cas de violation.

L'armée a ainsi annoncé jeudi soir qu'elle suspendrait ses opérations militaires pour l'Aïd, mais qu'elle répondrait "si les groupes terroristes armés continuent à tirer sur les civils et les forces gouvernementales [...] ou à utiliser des voitures piégées et des bombes". Le régime assimile depuis le début du soulèvement, rebelles et opposants à des "terroristes".

De leur côté, les insurgés se sont engagés à faire taire leurs armes "si l'armée syrienne en fait autant". "Mais si elle tire une seule balle, nous répondrons avec cent balles", a avertit le général Moustapha al-Cheikh, chef du commandement militaire supérieur de l'Armée syrienne libre (ASL).

Il a toutefois admis ne pas parler au nom de tous les mouvements insurgés. De fait, le Front islamiste Al-Nosra, qui a revendiqué de nombreux attentats en Syrie, a rejeté la trêve dès mercredi.

L’ONU se veut encourageante

Au vu de la "méfiance" entre les deux camps, l'ONU a dit espérer "de tout cœur" que la trêve tienne, tout en reconnaissant "ne pas être certain" que cela arrive.

Le Haut Commissariat de l'ONU pour les réfugiés (HCR) s'est dit prêt à envoyer, en cas de trêve, des colis d'aide à des milliers de familles dans des endroits jusqu'à présent inaccessibles.

S'il avait été appliqué, ce cessez-le-feu eut été le premier à être respecté en Syrie. Le 12 avril, une trêve négociée par Kofi Annan, le prédécesseur de Lakhdar Brahimi, avait volé en éclats au bout de quelques heures, même si les combats avaient baissé en intensité.

Ces accrochages interviennent au lendemain d'une journée de violences qui a fait, selon l'OSDH, 116 morts à travers le pays, dont 35 dans la seule ville d'Alep.

France 24 avec dépêches