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L'État français et General Motors au chevet de PSA

Le gouvernement Ayrault a décidé d’accorder au constructeur automobile en difficulté une garantie, tandis que General Motors est parvenu à définir, en accord avec le groupe français, plusieurs projets commun afin de faire des économies.

La machine à remettre le constructeur automobile PSA Peugeot Citroën à flot est enclenchée. L’État et le géant américain General Motors sont tous deux montés sur le pont du navire PSA, qui tangue dangereusement et essaie actuellement de boucler son plan social incluant la fermeture annoncée du site d’Aulnay et la suppression de 8 000 postes.

Les résultats financiers du troisième trimestre, dévoilés mercredi par le constructeur français, soulignent l’urgence. Le chiffre d’affaires - plombé par des ventes en chute de 6,3 % - s’est élévé, sur cette période, à 12,93 milliards d’euros soit un recul de 3,9 % par rapport au trimestre dernier.

L’État a donc décidé d’intervenir pour ce qui semble être la priorité du moment : assurer

que PSA puisse continuer à se financer. La banque PSA finance - dont le rôle est d’accorder des crédits et effectuer des investissements - va ainsi bénéficier d’une garantie étatique de 7 milliards d’euros sur trois ans, a confirmé mercredi Jean-Marc Ayrault, le Premier ministre français.

Par ailleurs, le gouvernement fait pression sur les banques créancières du constructeur automobile afin qu’elles lui assurent une ligne de crédit de 11 milliards d’euros censée permettre à PSA de mettre en œuvre son plan de redressement.

GM : l’ami américain

Mais le gouvernement n'"a pas du tout l’intention de faire des cadeaux comme cela sans contrepartie”, a assuré Jean-Marc Ayrault, mercredi 24 octobre, sur France Inter. Il a ainsi obtenu du groupe que l’État et les salariés soient représentés au conseil d’administration. PSA est aussi prié d’”améliorer ses propositions aux salariés” pour éviter tout licenciement sec.

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PSA doit "tout concentrer sur le redressement de l'enteprise"

Enfin, le constructeur doit, à la demande du gouvernement, concentrer tout l’argent “sur son redressement” et ne pas distribuer de dividendes, stock-options et autres bonus pendant la durée de la garantie. Une mesure qui a irrité les investisseurs : l’action a enregistré, mercredi matin, une chute spéctaculaire de près de 5 % pour atterrir à 5,53 euros, son plus bas niveau depuis 1986.

Outre le soutien financier très conditionné de la part de l’État, PSA peut également compter sur son ami américain : General Motors. Le groupe de Detroit, qui détient depuis ce printemps 7 % du capital de Peugeot-Citroën, s'est mis d’accord, mercredi, avec son partenaire français pour mettre en chantier quatre projets de nouveaux véhicules en commun. Ils concerneront aussi bien les marques Vauxhall-Opel de GM que des modèles Peugeot et Citroën. Ce programme est la première illustration des “synergies” annoncées lors de la signature du partenariat stratégique entre les deux groupes le 29 février 2012. Une alliance qui vise à dégager 2 milliards d’économie par an d’ici cinq ans.

Si PSA a donc réussi à mobiliser l’État et GM pour sa sauvegarde, cela coince toujours du côté des syndicats. Ceux-ci ont appelé à une manifestation devant le siège parisien du groupe jeudi 25 octobre pour protester contre les modalités du plan de restructuration.