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Le Sénat uruguayen légalise l'avortement

L'Uruguay autorise désormais l'interruption volontaire de grossesse avant 12 semaines de gestation et sous certaines conditions. Après Cuba et le Guyana, l'Uruguay est le troisième pays d'Amérique latine à légaliser l'avortement.

Le Sénat uruguayen a approuvé mercredi un projet de loi dépénalisant l'avortement jusqu'à 12 semaines de gestation, sous certaines conditions, faisant de ce pays le troisième de la région à adopter une telle mesure, après Cuba et le Guyana.

Le texte a été voté par 17 sénateurs sur 31, dont les 16 représentants du Frente Amplio (gauche, au pouvoir) et un élu de l'opposition. Les députés avaient déjà adopté ce texte dans la nuit du 25 au 26 septembre et le président José Mujica a indiqué qu'il ne s'opposerait pas à la promulgation de la loi.

Inspiré de la législation dans les pays européens, le texte prévoit d'autoriser l'interruption volontaire de grossesse avant 12 semaines de gestation, à condition que la femme ait rencontré préalablement une équipe d'au moins trois professionnels qui l'informeront sur les risques médicaux, les alternatives et les programmes sociaux d'aide à la maternité ou à l'adoption.

Elle devra ensuite attendre cinq jours pour confirmer son souhait avant de pouvoir effectivement avorter.

L'avortement pourra être directement autorisé en cas de risque grave pour la santé de la femme, ou s'il existe des malformations incompatibles avec la vie extra-utérine, ou enfin si la grossesse résulte d'un viol, et dans ce cas, le délai pourra être prolongé à 14 semaines de gestation.

Un précédent texte autorisant les interruptions volontaires de grossesse (IVG) avait été approuvé par le Sénat fin 2011 mais n'avait pas été présenté à l'Assemblée nationale, faute de majorité suffisante.

Hormis Cuba (depuis 1965) et le Guyana (depuis 1995), aucun autre pays de la région n'autorise l'avortement sur simple décision de la mère. Cette pratique est toutefois permise dans le District fédéral de Mexico et à Porto Rico. En Uruguay, l'IVG était jusqu'à maintenant passible de neuf mois de prison pour la patiente et jusqu'à 24 mois pour le praticien.

Il n'existe pas de statistiques sur l'avortement en Uruguay, petit pays de 3,3 millions d'habitants, mais selon des ONG, on estime leur nombre à 30.000 par an, pour 47.000 naissances.

AFP