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Intenses négociations au Caire en vue de la libération de Shalit

Des émissaires israéliens et du mouvement islamiste palestinien du Hamas ont entamé, au Caire, des négociations visant à obtenir la libération du jeune soldat israélien détenu dans la bande de Gaza depuis 2006.

AFP - Des négociations cruciales se sont tenues lundi au Caire sur la libération du soldat israélien Gilad Shalit, détenu à Gaza depuis 2006, contre celle de centaines de détenus palestiniens, a appris l'AFP d'une source proche des négociateurs.

Deux émissaires israéliens, qui étaient revenus samedi poursuivre des négociations marathon avec le mouvement islamiste palestinien Hamas, via l'Egypte, ont regagné lundi soir Israël, ont indiqué cette source ainsi qu'une source aéroportuaire égyptienne.

"On est tout près de l'heure de vérité", a dit la source qui a requis l'anonymat. Rien n'a filtré des négociations qui ont eu lieu, dans le plus grand secret, toute la journée.

Elles visent à obtenir la libération du jeune soldat israélien, détenu depuis près de 1.000 jours dans la bande de Gaza, que contrôle le mouvement islamiste, contre plusieurs centaines de détenus palestiniens.

Youval Diskin, patron du Shin Beth, le service israélien de sécurité intérieure, et Ofer Dekel, son ex-numéro deux, négocient avec des chefs du Hamas, via Omar Souleimane, chef des services égyptiens de renseignement.

Le gouvernement israélien sortant d'Ehud Olmert a annoncé qu'il déciderait cette semaine de cet échange de prisonniers, plusieurs fois avorté depuis la capture de Shalit, en juin 2006, par un commando palestinien, en bordure de Gaza.

Prévue pour lundi, une réunion du cabinet israélien sur le sujet a été reportée à mardi.

"Un délai supplémentaire est nécessaire", a dit Mark Regev, porte-parole du Premier ministre, en allusion aux tractations du Caire.

Selon la presse israélienne, les deux émissaires sont porteurs d'un ultimatum: soit les islamistes acceptent maintenant un accord, soit ils devront traiter avec l'équipe du prochain chef du gouvernement pressenti, le chef de la droite Benjamin Netanyahu, qui pourrait s'avérer moins souple.

La négociation porte en particulier sur les noms des prisonniers du Hamas, dont des auteurs de sanglants attentats, qu'Israël accepterait de libérer contre Shalit ainsi que sur le lieu de leur libération.

Le Hamas, dont des activistes faisaient partie du commando qui a capturé Shalit, s'est affirmé en fin de semaine intransigeant sur les conditions de cet échange, affirmant ne rien voir de nouveau dans les propositions israéliennes.

Pour le quotidien panarabe Al-Hayat, un accord serait "imminent" en dépit de divergences entre l'aile politique et la branche militaire du Hamas.

La presse égyptienne affirme également qu'un accord semble en vue, et qu'il permettrait de sceller une trêve dans la bande de Gaza, alors que seul un cessez-le-feu prévaut depuis la fin de l'opération meurtrière lancée par Israël (27 décembre-18 janvier).

Parmi les négociateurs du Hamas figure le numéro deux de son bureau politique Moussa Abou Marzouk, actuellement au Caire pour des réunions interpalestiniennes de "réconciliation".

Il avait confirmé la demande du Hamas de l'élargissement de 450 condamnés islamistes, en plus de 550 autres détenus: adolescents, femmes ou responsables politiques du Hamas.

Israël a conditionné la conclusion d'un accord de trêve durable, d'un durée estimée de 12 à 18 mois, à la libération de Gilad Shalit.

Renforçant la pression sur M. Olmert, les parents du soldat se sont installés dans une tente face à sa résidence, à Jérusalem, recevant des milliers de visites de soutien.