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En images : le souk d'Alep, patrimoine de l'humanité, en partie ravagé par le feu

Alors que les bombardements se poursuivent, un incendie déclenché samedi lors de combats entre les rebelles et l’armée dans les ruelles du vieux souk d’Alep a partiellement détruit les lieux inscrits au patrimoine mondial de l’Unesco.

Les bombardements se poursuivent, ce lundi 1er octobre, dans plusieurs quartiers d’Alep, dont le contrôle est l’un des principaux enjeux du conflit qui dure depuis plus de 18 mois dans le pays. Samedi matin, une grande partie du vieux souk de la ville, classé depuis 1986 sur la liste du patrimoine mondial de l’Unesco, a été ravagée par les flammes.

Des affrontements violents, à la mitrailleuse lourde, ont éclaté dans les ruelles étroites bordées de quelque 1 500 échoppes, quand les rebelles ont tenté de prendre d’assaut cette zone tenue par l’armée.

Le souk d’Alep, un joyau du Moyen-Orient classé au patrimoine mondial de l’Unesco

Le feu s’est déclenché dans des circonstances qui demeurent encore obscures et s’est propagé rapidement, notamment parce que les petites boutiques ont des portes en bois et sont, pour beaucoup, remplies d’étoffes et d'autres soieries brodées. Sur la vingtaine de marchés formant le grand souk, plusieurs ont été entièrement détruits, comme le souk des femmes, celui de l'or, des épices ou encore des abayas, vêtement traditionnel syrien.

Contrairement à la vieille ville ou à la citadelle d’Alep, également classées sur la célèbre liste de l’Unesco, le souk avait été, jusque là, épargné par les violences et les bombardements. Il s’agit du plus grand et du plus prestigieux souk de la région qui était depuis des siècles l'un des centres névralgiques du commerce au Moyen-Orient. Si sa forme actuelle remonte au Moyen-Âge, le site était déjà un lieu d'échanges dans l'Antiquité, selon des historiens.

Dimanche matin, les commerçants, dont certains ont tout perdu, pleuraient leur souk et se sont précipités sur place pour constater les dégâts.

"J'ai hérité mon magasin de mon père. J'ai travaillé ici pendant plus de 40 ans. Je n'aurais jamais cru que cela pouvait arriver", explique à un journaliste de l’AFP Mohamed, un commerçant dont la boutique a été entièrement détruite.

Comme les autres marchands, il attend de pouvoir pénétrer dans le labyrinthe du souk pour en avoir le cœur net. Mais si l'épaisse fumée noire de l'incendie s'est dissipée, l'armée barre toujours l'accès au site alors que des tirs résonnaient encore dimanche.

Un autre commerçant qui souhaite, comme tous, conserver l'anonymat, ne se fait aucune illusion sur l'état de son échoppe. "J'ai vu mon magasin brûler à la télévision, je suis venu pour constater les dégâts", confie-t-il.

Selon l'OSDH, les violences ont fait 118 morts samedi à travers le pays - 48 civils, 41 soldats et 29 rebelles. Selon cette ONG, plus de 30 000 personnes, en majorité civiles, ont péri en Syrie depuis le début de la révolte en mars 2011.