Le dirigeant libyen et président de l'Union africaine, Mouammar Kadhafi, affirme que l'ex-président mauritanien, Sidi Mohamed Ould Cheikh Abdallahi, renversé par un coup d'État le 6 août dernier, doit "accepter le fait accompli".
AFP - L'ex-président mauritanien Sidi Ould Cheikh Abdallahi, renversé par un coup d'Etat le 6 août dernier, "doit accepter le fait accompli", a estimé à Niamey le dirigeant libyen Mouammar Kadhafi, président en exercice de l'Union africaine, selon les médias gouvernementaux.
"Les militaires ne peuvent pas lui permettre de regagner son poste (...) donc il doit accepter le fait accompli", a affirmé Mouammar Kadhafi à l'occasion d'un banquet à la présidence nigérienne.
Le président de l'UA a indiqué avoir discuté à Syrte (Libye) avec le président destitué.
"Il m'a dit: +je suis le président élu on m'a renversé. S'ils veulent me rendre le pouvoir, d'accord. Sinon, je reste dans mon village+".
"Il sait bien que c'est impossible, donc il va rester dans son village", a tranché M. Kadhafi.
M. Kadhafi avait suscité la polémique jeudi dernier à Nouakchott en jugeant que le dossier des sanctions contre les membres de la junte était désormais clos après l'annonce qu'une élection présidentielle aurait lieu le 6 juin prochain.
Le putsch contre Sidi Ould Cheikh Abdallahi, premier président démocratiquement élu du pays, avait été vivement condamné par la communauté internationale.
Sidi Ould Cheikh Abdallahi a pour sa part exprimé samedi sa "profonde amertume devant l'échec" de la médiation récente de Mouammar Kadhafi en Mauritanie.
Pour lui, cette médiation a conduit à "une reconnaissance de facto du fait accompli putschiste en demandant (...) le départ du président démocratiquement élu et l'application intégrale de l'agenda unilatéral de la junte militaire".