L'homme fort de Damas, Bachar al-Assad, a appelé au dialogue intersyrien lors de sa rencontre avec Lakhdar Brahimi, le diplomate mandaté par la Ligue arabe et l'ONU pour tenter de dénouer le conflit civil qui a fait 27 000 morts en 18 mois.
"Le travail sur l'aspect politique se poursuit, notamment par un appel à un dialogue centré sur les aspirations du peuple syrien", a déclaré Bachar al-Assad, ce samedi 15 septembre. Le président syrien contesté a fait cette annonce à l'occasion de sa rencontre avec le diplomate Lakhdar Brahimi, mandaté par l'ONU et la Ligue arabe. Un premier contact pour discuter des moyens de mettre un terme à 18 mois de guerre civile, au cours desquels 27 000 personnes auraient péri.
Cette rencontre était d’autant plus importante que le pouvoir syrien considère Brahimi comme un interlocuteur légitime pour mener des négociations en vue de ramener la paix. Le représentant syrien à l'ONU, Bachar Djafaari, avait ainsi déclaré récemment que Damas "soutenait pleinement dans un esprit d'ouverture la mission de M. Brahimi dans sa tentative de mettre fin à la violence et à trouver une solution politique interne à la crise".
L'entame du dialogue avec Bachar al-Assad ne semble pas avoir rassuré le médiateur international, qui, à l'issue de la rencontre, a de nouveau qualifié la crise syrienne de "dangereuse", estimant qu'elle "s'aggravait".
Damas bombardée
Il y a un mois, Lakhdar Brahimi avait remplacé le médiateur Kofi Annan pour une mission qu'il avait qualifié, jeudi, en entamant sa mission de médiation en Syrie, de "quasiment impossible".
Après sa rencontre avec Bachar al-Assad, le médiateur algérien, qui est mandaté par la Ligue arabe et l'ONU, doit s’entretenir avec des diplomates russes et chinois en poste à Damas pour tenter d’impliquer Moscou et Pékin, tous deux membres permanents du Conseil de sécurité de l'ONU, dans une solution au conflit. Les deux pays refusent en effet toujours une résolution de l’ONU. Jeudi, Lakhdar Brahimi s’était entretenu avec l’ambassadeur d’Iran, voisin et allié du régime de Bachar al-Assad.
En Syrie, des combats opposent toujours l’armée régulière aux rebelles dans les principales villes du pays : Damas, Alep, Homs et Daïr az-Zour. Dans la journée de vendredi, 125 personnes dont 100 civils auraient trouvé la mort dans les violences, selon un bilan de l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH).
Samedi, pendant la rencontre entre Bachar al-Assad et Lakhdar Brahimi, certains quartiers de Damas ont été visés par de puissants bombardements.
France 24 avec dépêches