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Mission "extrêmement difficile" pour Lakhdar Brahimi à Damas

Le nouvel émissaire international Lakhdar Brahimi, qui a commencé jeudi sa visite en Syrie, doit rencontrer vendredi Bachar al-Assad. Il s'est dit préoccupé par la crise qui "s'aggrave" chaque jour davantage dans le pays.

Le médiateur international Lakhdar Brahimi, qui a entamé jeudi sa première visite à Damas, a affirmé que la crise en Syrie était "sérieuse" et qu'elle s'"aggravait" après 18 mois d'un conflit dévastateur, selon des déclarations citées par l'agence officielle syrienne Sana.

Les violences ont encore fait 57 morts jeudi, dont 36 civils, selon un bilan provisoire de l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH), qui a fait état de bombardements de bastions rebelles et de combats acharnés, notamment à Alep, où les insurgés ont avancé vers le centre-ville.

"Nous sommes venus en Syrie pour nous entretenir avec nos frères syriens car il y a une crise sérieuse en Syrie et je pense qu'elle s'aggrave", a déclaré le nouvel émissaire. "Tout le monde est d'accord pour souligner la nécessité d'arrêter l'effusion de sang (...) et nous espérons que nous réussirons" dans cette mission, a-t-il ajouté.

De Beyrouth, le correspondant de FRANCE 24, Selim El Meddeb, rappelle que l'émissaire avait lui-même jugé lundi au Caire sa mission "extrêmement difficile", alors que le conflit armé ne donne aucun signe de répit.

Au cours de sa visite, Lakhdar Brahimi doit rencontrer le président Bachar al-Assad et des membres de l'opposition de l'intérieur, tolérée par le régime, selon son porte-parole, Ahmad Fawzi.

Il a d'ores et déjà eu jeudi soir un entretien avec le chef de la diplomatie Walid Mouallem, au cours duquel il a affirmé qu'il "n'épargnera aucun effort pour trouver une solution à la crise". Selon un communiqué de l'ONU, il a souligné que "le bien-être et la sécurité" du peuple syrien était sa "première priorité".

"Nous sommes confiants : M. Brahimi est à même de comprendre les développements (de la crise) et la manière de régler les problèmes malgré les complications", a affirmé le vice-ministre syrien des Affaires étrangères Fayçal Meqdad.

À Midane, les combats font rage

Sur le terrain, Alep est le théâtre d'une bataille stratégique qui dure depuis huit semaines. Les rebelles, qui ont unifié leurs forces militaires dans la métropole, continuent d'opposer une forte résistance, malgré les bombardements incessants de leurs bastions par l'armée.

Selon des habitants, les insurgés ont avancé à Midane, un quartier stratégique du centre qui ouvre l'accès à la principale place de la deuxième ville de Syrie.

D'après ces habitants, une bataille acharnée entre rebelles et soldats se déroulait autour de deux postes de police de ce quartier que ni l'armée, ni les rebelles ne contrôlent.

Un raid aérien a par ailleurs fait 11 morts dans le quartier de Tariq al-Bab (est), l'OSDH diffusant une vidéo où des corps, certains carbonisés, apparaissent posés dans des pick-up ou sur le trottoir.

Sur l'autre grand front, dans Damas et sa région, les bombardements étaient incessants sur les poches de résistance rebelles.

A Sayeda Zeinab, sept personnes, qui seraient des membres de comités populaires pro-régime, ont été tuées dans des combats et par des obus qui se sont abattus à quelques centaines de mètres de ce mausolée chiite.

FRANCE 24 avec dépêches