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"Le pourquoi de la tuerie se situe vraisemblablement en Grande-Bretagne"

Selon le procureur de la République Éric Maillaud, l'enquête menée en Grande-Bretagne pourrait probablement éclairer les motifs de la tuerie de Chevaline. L'autopsie des quatre victimes a confirmé qu'elles ont reçu deux balles dans la tête.

Trois jours après la tuerie de Chevaline en Haute-Savoie, l'enquête suit son cours des deux côtés de la Manche. Quatre gendarmes en charge du dossier sont arrivés à Londres dans le cadre d'une commission rogatoire internationale afin d'y mener, ce samedi, la perquisition du domicile de la famille Al-Hilli, une maison à colombage établie à Claygate, dans la grande banlieue cossue du sud de Londres.

Ils doivent recueillir des prélèvements d'ADN afin de confirmer l'identité des victimes et espèrent découvrir des documents qui permettront de mieux cerner la personnalité des victimes et de leurs activités professionnelles.

Le procureur de la République Éric Maillaud déclarait vendredi soir, lors d'une interview accordée à FRANCE 24, que l'enquête avait été déplacée outre-Manche "parce que le pourquoi de cette terrible tuerie se situerait vraisemblablement en Grande-Bretagne".

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"Le pourquoi de la tuerie se situe vraisemblablement en Grande-Bretagne"

Lors d'une conférence de presse, samedi après-midi au palais de justice d'Annecy, le magistrat a déclaré que l'autopsie a démontré que chacune des quatres victimes a été abattue de plusieurs balles, dont deux dans la tête.

Il a également indiqué que l'entourage immédiat de la famille serait interrogé. Le procureur s'est cependant refusé à tout commentaire quant aux résultats de l'expertise balistique et a annoncé qu'il cesserait de donner des conférences de presse quotidiennes, à moins d'avancée significative.

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Un ou plusieurs tireurs

Avec près de 25 douilles retrouvées sur la scène de la tuerie, l'hypothèse d'un tireur unique semblait de moins en moins envisageable. Mais selon leparisien.fr ce samedi, "la même arme aurait été utilisée pour perpétrer cette tuerie, comme tendent à le montrer les premiers rapports balistiques’’.

Les enquêteurs continuent également de creuser la piste d'un 4x4 vert et d'une moto qui auraient été aperçus par plusieurs témoins après les assassinats. La Suisse et l'Italie étaient mobilisées dans l'éventualité d'une fuite du ou des tueurs.

Par ailleurs, ils cherchent toujours à déterminer le lien de parenté entre la famille et la femme âgée, de nationalité suédoise, découverte dans leur voiture : "En l'état, on n'a pas les moyens de savoir si c'est une grand-mère, une tante, une amie", a déclaré le procureur.

Le procureur d'Annecy et divers médias ont évoqué la piste d'un différend familial entre Saad et son frère Zaid. Ce dernier, qui aurait spontanément contacté la police britannique jeudi pour se disculper, doit de nouveau être entendu par le parquet. Faute de mandat, les policiers n'avaient pu procéder immédiatement à un interrogatoire en bonne et due forme.

Selon la BBC, les deux frères se seraient disputés à propos d'un héritage, avec pour enjeu une maison en Espagne et le pavillon Tudor de Claygate. Une lettre de Saad Al-Hilli, datant du 16 septembre 2011 et obtenue par l'agence Associated Press, pourrait alimenter les suspicions concernant son frère Zaid. "Il a essayé de prendre le contrôle des biens de mon père (…) il doit sortir de ma vie. C'est triste, mais je dois concentrer mon attention sur ma femme et mes deux charmantes filles."
 

Des membres de la famille sont arrivés en France

Dans la matinée, un homme et une femme, membres de la famille des fillettes britanniques, Zeena, 4 ans, et Zaïna, 7 ans, sont arrivés en France, accompagnés d'un enquêteur social britannique, et pourraient rencontrer prochainement la cadette en présence d'un enquêteur.

Le cycliste savoyard retrouvé mort, un homme "discret, gentil, serviable"

Peu d’informations circulent sur le cycliste savoyard retrouvé mort à côté de la voiture à Chevaline, Sylvain Mollier. Si sa famille a choisi de ne pas communiquer, quelques collègues de ce père de famille de 45 ans, agent de production dans une filiale d’Areva, ont accepté de témoigner ce samedi, dans le quotidien régional "Le Dauphiné Libéré". Ils évoquent un homme passionné de cyclisme “discret, gentil, serviable”. Il était actuellement en congé parental pour s’occuper de son troisième enfant.

"Je ne sais pas quand ils pourront voir la petite fille. Il faut qu'on s'assure que ça puisse se faire sans difficultés", a indiqué, samedi matin, le procureur de la République d'Annecy, Éric Maillaud. Les rencontres se feront "systématiquement" en présence d'un enquêteur français, a-t-il ajouté.

Zeena, restée huit heures cachée dans la voiture avant que les enquêteurs ne la découvrent, "ne sera plus réentendue" par les enquêteurs, a précisé le procureur. "C'est terminé pour elle".

Quant à sa sœur Zaïnab, grièvement blessée à la tête, "elle était toujours en coma artificiel hier soir tard", a poursuivi le procureur. "Ses blessures sont quand même extrêmement sérieuses", a-t-il précisé. Après sa sortie de coma artificiel, l’enfant devrait être "très rapidement entendue" par les enquêteurs dans l'espoir qu'elle puisse donner des descriptions du ou de ses agresseurs.