Un attentat-suicide a fait au moins six morts, des civils, samedi près du quartier général de la Force internationale d'assistance à la sécurité (Isaf), dans le quartier diplomatique de Kaboul. Un acte immédiatement revendiqué par les Taliban.
REUTERS - Un kamikaze a déclenché samedi sa charge explosive aux abords du quartier général de la Force internationale d'assistance à la sécurité (Isaf) à Kaboul,
faisant six morts, tous civils, ont annoncé des responsables afghans et de l'Alliance atlantique.
Il pilotait une moto bourrée d'explosifs lorsqu'il s'est fait exploser près de l'entrée de Camp Eggers, la vaste base abritant quelque 2.500 formateurs de la coalition, a indiqué une porte-parole de l'Isaf. Selon le récit de témoins, la rue adjacente à l'entrée, très surveillée, de la base était parsemée de morceaux de chair humaine et de sang. Des corps ont été transportés dans des ambulances.
Le porte-parole du ministère de l'Intérieur, Sediq Sediqqi, a indiqué que des enfants figuraient parmi les victimes.
Les taliban ont immédiatement revendiqué cet acte en affirmant qu'il visait l'antenne de Kaboul de la CIA américaine. "Un de nos moudjahidine (combattants) a pris pour cible un important bureau des services de renseignements utilisé pour recruter des espions américains et afghans", a déclaré à l'agence Reuters le porte-parole des rebelles islamistes, Zabihullah Mujahid.
Sur son compte Twitter, le porte-parole du ministère de l'Intérieur a estimé pour sa part que l'attentat pouvait être l'oeuvre du réseau Haqqani, inscrit la veille par les Etats-Unis
sur la liste noire des organisations "terroristes".
L'attentat, commis en milieu de journée, illustre la capacité des taliban de frapper au coeur de la capitale.
Il survient alors que Kaboul commémore la mort, le 9 septembre 2001, du commandant Ahmad Shah Massoud, héros de la guerre contre l'occupant soviétique dans les années 1980, puis chef de file de l'opposition aux taliban. Le "lion du Panshir" avait été assassiné par des activistes d'Al Qaïda se faisant passer pour des journalistes.