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Nuit de violences entre protestants et catholiques à Belfast

, correspondant à Dublin – De nouvelles émeutes ont éclaté mardi soir à Belfast. Les violences, qui ont débuté dimanche après que des protestants aient perturbé une marche catholique, ont déjà fait plus de 60 blessés au sein de la police.

Pour la troisième nuit consécutive, le nord de Belfast a été le théâtre de violences entre loyalistes de la communauté protestante et républicains catholiques. Dans la nuit du 4 au 5 septembre, des émeutiers ont lancé des feux d'artifice et d'autres projectiles sur les forces de l’ordre, a rapporté la police. Un agent a été blessé à la main et un canon à eau a été amené dans la zone de Denmark Street, où un groupe d'environ 200 personnes s'était rassemblé.

Une soixantaine de policiers ont été blessés depuis le début, dimanche 2 septembre, de ces accrochages intercommunautaires survenus alors que des loyalistes ont tenté de perturber une marche catholique. Un sursaut de violence qui rappelle la triste histoire d'un conflit qui a fait 3 600 morts, des années 1970 jusqu'à la mise en œuvre des accords de paix en 1998.
Une ville aux 40 murs
Dans les quartiers populaires du nord et de l'ouest de Belfast, 40 murs séparent encore les fiefs à majorité protestante des quartiers catholiques. Ce nouveau déchaînement de violence lié aux marches protestantes de l'été démontre que si les Nord-Irlandais ont appris à régler leurs disputes dans l'arène politique, les braises du conflit restent chaudes.
Chaque été, les militants des confréries protestantes célèbrent, avec fifres et fanfares, leur foi et leur fidélité à la couronne britannique. Lorsqu'ils défilent à proximité des quartiers catholiques républicains, des échauffourées se transforment facilement en émeutes.
Depuis dimanche 2 septembre, les policiers s'interposent entre les groupes hostiles de jeunes protestants et de jeunes catholiques, notamment sur Carlisle Circus et Antrim Road, dans les quartiers nord de Belfast.  Will Kerr, chef adjoint de la police d'Irlande du Nord, a exhorté les élus des deux camps qui partagent le pouvoir au gouvernement régional de Belfast à "trouver une solution immédiatement, avant que quelqu'un ne soit tué".
Les tensions intercommunautaires risquent des rester vives jusqu'au 29 septembre, date anniversaire du "Loyalist Ulster Convenant", le grand rassemblement protestant loyaliste qui se déroule à Belfast. Malgré près de 15 ans de processus de paix, la stabilité politique de l'Irlande du Nord reste fragile.