logo

Selon les premiers résultats des élections législatives angolaises, le MPLA, le parti du président actuel José Eduardo dos Santos, est crédité de plus de 74 % des suffrages après le dépouillement de près de 60 % des bulletins.

REUTERS - Le Mouvement populaire pour la libération de l’Angola (MPLA) au pouvoir s’achemine vers une large victoire aux élections législatives de vendredi, la commission nationale électorale créditant la formation du président José Eduardo dos Santos de 74,46% des voix après dépouillement de près de 60% des bureaux de vote.
La principale formation de l’opposition, l’Unita, obtient 17,94% des voix, devançant de loin le parti Casa-CE (4,53%), d’après les résultats préliminaires partiels de la commission.
it
Les explications de la correspondante de France24
Le parti du président Dos Santos largement en tête des législatives

Le chiffre provisoire de participation s’élève à environ 57% des inscrits, a précisé samedi la commission.

Il s’agit des troisièmes élections législatives depuis l’indépendance en 1975 de cette ancienne colonie portugaise d’Afrique australe, et des deuxièmes depuis la fin d’une terrible guerre civile qui a duré 27 ans.
Le président Dos Santos, au pouvoir depuis près de 33 ans, est assuré de rester aux commandes du pays, le chef du parti victorieux aux législatives devenant automatiquement chef de l’Etat pour une durée de cinq ans.
Des responsables du MPLA ont salué ces résultats préliminaires comme la preuve que le parti est toujours largement soutenu au sein d’un pays portant encore les stigmates de la guerre civile qui s’est achevée il y a dix ans, mais devenu aujourd’hui le deuxième producteur de pétrole d’Afrique sud-saharienne.
« Ces résultats montrent que le MPLA continue d’être le parti du peuple. Le fait que nous obtenions la majorité va nous permettre de continuer à ramener la stabilité dans le pays », a déclaré à Reuters Rui Falcao, le porte-parole du parti présidentiel.

"Un système contrôlé par un seul homme"
L’opposition a dénoncé des irrégularités dans l’organisation du scrutin ainsi qu’une corruption persistante des élites issues du Mouvement populaire pour la libération de l’Angola, qui détient tous les leviers du pouvoir et contrôle la plupart des médias.
Néanmoins, l’ancien président du Cap Vert Pedro Pires, à la tête d’une commission électorale dépêchée par l’Union africaine, a estimé vendredi que le scrutin s’était visiblement déroulé sans problème majeur, bien que certains bureaux de vote ont ouvert tardivement.
La large victoire du MPLA n’est pas une surprise selon Elias Isaac, directeur pour l’Angola de l’Initiative pour une société ouverte en Afrique méridionale (Osisa), une ONG pro-démocratie.
Il s’est notamment insurgé du fait que les résultats du scrutin n’ont pas été affichés publiquement dans plus de 10.000 bureaux de vote mais simplement proclamés de façon centralisée par les autorités électorales.
« Il n’y a aucune transparence, (...) il n’y a aucun crédibilité dans ce processus », a-t-il déclaré à Reuters.
« Le pays ne va pas changer, (...) nous allons rester dans un système contrôlé par un seul homme, il n’y aura aucun équilibre des pouvoirs. »