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Les militants PS valident les listes controversées des candidats

Quatre mois après les déchirements du Congrès de Reims, les militants du PS ont entériné les listes de candidats aux élections européennes de juin 2009, exception faite de la région Centre.

Les militants ont dit  "oui" à Martine Aubry, mais du bout des lèvres. Avec une participation d'environ 40 % des 200 905 inscrits, cette ratification des listes apparaît plutôt comme un demi-succès pour la nouvelle première secrétaire du PS.

Martine Aubry voulait donner l’image d’un parti "uni et rassemblé" lors du conseil national (réunion du "parlement du parti"), qui a validé les listes à 93 % fin février. Mais les tensions se sont ravivées avant le vote des militants, à leur grand désespoir.

Les places sur les listes ont été réparties entre les différents courants internes. Leur poids a été calculé en fonction du résultat du vote sur les différentes motions, avant le congrès de Reims en novembre dernier. Ainsi, les partisans de Ségolène Royal, dont la motion avait recueilli près de 30 % des suffrages, se sont vu attribuer deux des huit têtes de liste.


Tensions ravivées

Or, cette distribution n’est pas du goût de tous. Pour satisfaire à cette règle de distribution des places, la direction du parti  a été contrainte de désigner des élus en tête de liste des régions dont ils ne sont pas les élus.

Le plus emblématique de ces "parachutages" reste celui de l’élu du Nord, Vincent Peillon, proche de Ségolène Royal,  devenu de son propre aveu candidat "contre (son) plein gré" dans le Sud-est.

Le maire de Lyon Gérard Collomb, soutien de Ségolène Royal comme Peillon lors du scrutin interne pour le poste de premier secrétaire, avait alors dénoncé une "parodie de démocratie", comme au "comité central du PC d'URSS". Le parachutage de l’eurodéputé a, en effet, privé l’un de ses proches d’une place éligible dans la circonscription du Sud-est.

Une pétition contre les listes a ensuite recueilli 600 signatures sur internet, poussant la direction du PS à riposter en lançant un appel à voter pour, signé par 75 secrétaires fédéraux.


Fronde électorale dans le Centre

Le "oui" est passé dans l'ensemble des régions, exception faite de celle du Centre, où le "non" l'a emporté en raison du rejet des listes par les militants du Limousin. Avec taux de participation supérieur à la moyenne national, les votants ont sanctionné un autre parachutage controversé : celui du fabiusien Henri Weber, élu de Nord-ouest.

Les discussions reprendront sur les candidats de la région Centre et une convention nationale, fin mars, entérinera définitivement les listes. Les statuts du PS permettent de toute façon de passer outre un vote contre.
 
Martine Aubry
a désormais un peu moins de trois mois pour apaiser les tensions parmi ses troupes avant le vote des 6 et 7 juin, première échéance électorale de son mandat à la tête du PS.