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Écologie et innovation seraient les deux mamelles du redressement de la filière automobile, selon le plan dévoilé ce mercredi par le gouvernement français. Des priorités qui sont déjà celles des constructeurs français PSA et Renault

Mise au vert. Le salut de PSA Peugeot Citroën et Renault passera par les voitures “propres” et “innovantes”, veut croire Arnaud Montebourg. La plupart des mesures du plan de soutien à la filière automobile française présenté ce mercredi 25 juillet par le ministre du Redressement productif vont dans ce sens. Augmentation du bonus-malus écologique pour inciter à produire des voitures hybrides et électriques, soutien financier à la recherche de technologies “propres”, ou encore subventions pour l’achat de voitures hybrides ou électriques : le vert serait définitivement la couleur de l’espoir pour les constructeurs automobiles français.

Mais ce n’est pas comme si Renault et PSA Peugeot Citroën n’avaient pas déjà, en

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partie, entamé leur révolution écolo. Depuis le début de l’année, PSA, qui a annoncé, ce mercredi également, un plan d’économie de 1,5 milliard d’euros, vend, en effet, les voitures à essence les moins polluantes d’Europe, selon un classement établi par l’Association française auxiliaire de l'automobile (AAA). Avec une émission de 125,5 grammes de CO2 par km et par véhicule, PSA se place devant Toyota, le champion historique des véhicules hybrides. Renault, lui, se hisse en quatrième position.

Les deux "frenchies" du monde de l’automobile ont, toutefois, des positionnements très différents pour séduire les éventuels automobilistes éco-responsables. Renault Nissan mise ainsi, beaucoup, sur les voitures électriques. La marque a investi 4 milliards d’euros dans cette filière avec, comme objectif affiché, de vendre 1,5 million de ces véhicules avant la fin de 2016. PSA Peugeot Citroën préfère, pour sa part, jouer la carte des hybrides... avec un succès certain depuis le début de l’année en France. Ses Peugeot 3008 Hybrid4 et la Peugeot 508 RXH ont représenté 24 % des ventes de voitures hybrides dans l’Hexagone au premier trimestre de 2012, loin, cependant, derrière Toyota (36 % de parts de marché), qui reste le leader incontesté de ce segment avec son Auris et sa Prius.

Qui veut du "propre" ?

Si François Hollande a opté pour une Citroën hybride comme voiture officielle, il n'est cependant pas sûr que les Français suivent l'exemple présidentiel. Pour l’instant, le

marché français des voitures hybrides ou électriques est à la traîne. Les ventes ne font que commencer à décoller. En 2011, 13 340 voitures hybrides ont trouvé preneur en France, alors qu’entre 2008 et 2010, environ 9 000 véhicules étaient vendus chaque année, selon le Comité des constructeurs français d'automobiles (CCFA). L’Hexagone représente à peine 1 % du marché mondial des hybrides qui, lui, a explosé, passant de 500 000 en 2008 à plus d’1 million en 2011.

Quant au marché des voitures électriques, il est encore liliputien, avec à peine 2 000 voitures écoulées. “C’est le problème de l’œuf et de la poule, car sans un nombre suffisant de bornes pour recharger le véhicule, les consommateurs seront peu intéressés. Et sans voitures électriques, il n’y a pas de raison d’installer des bornes”, déplore l’institut français IFP Énergies nouvelles dans son panorama 2012 consacré aux véhicules hybrides et électriques.

La France est donc un marché potentiellement prometteur... si les consommateurs suivent la tendance mondiale. À l’horizon 2020, il devrait se vendre entre 7 millions et 12 millions de véhicules hybrides et entre 2 millions et 5 millions de voitures électriques, d’après IFP Énergies nouvelles. Reste à savoir si le plan de soutien d’Arnaud Montebourg va susciter l’électrochoc consumériste attendu ou si, sous l’effet de la crise économique, les Français vont prendre leur temps pour se mettre à acheter “propre” et “innovant”.