Au moins 22 camions de la coalition ont été détruits lors d'une attaque revendiquée par les Taliban dans le nord de l'Afghanistan. Le 14 juillet, la région avait été le théâtre d'un attentat mené contre un député opposé aux insurgés islamistes.
AFP - Au moins 22 camions de ravitaillement de l'Otan ont été détruits mercredi par l'explosion d'une bombe dans le nord de l'Afghanistan, ont annoncé à l'AFP les autorités locales, une attaque revendiquée par les rebelles talibans.
Cette attaque est intervenue alors que le ministre français de la Défense, Jean-Yves le Drian, se trouvait dans le pays pour évoquer l'organisation du retrait des militaires français, dont la plupart (2.000 sur un total de 3.500) doivent être rapatriés d'ici la fin de cette année.
L'explosion, intervenue avant l'aube, a provoqué un incendie qui a ravagé les véhicules garés sur un parking pour la nuit, a précisé Ghulam Sakhi Baghlani, vice-gouverneur de la province de Samangan, où a eu lieu l'attaque. Les camions détruits venaient d'Ouzbékistan et se rendaient dans le sud du pays, selon lui.
Trois chauffeurs ont été blessés, a-t-il précisé.
La force internationale de l'Otan (Isaf) a confirmé que 24 camions avaient été détruits après une attaque à la bombe, mais n'a pas précisé si ces véhicules appartenaient à des compagnies de transport locales qui la ravitaillent.
Les camions de ravitaillement de l'Otan sont régulièrement attaqués au Pakistan et en Afghanistan, des assauts généralement attribués aux talibans mais qui peuvent également être le fruit de rivalités entre mafias locales.
Face aux attaques de ses convois de ravitaillement circulant par le Pakistan, l'Isaf a de plus en plus utilisé ces dernières années une route alternative passant par l'Asie centrale et le nord afghan, en plus du fret aérien.
Cette tendance s'est renforcée ces sept derniers mois après qu'Islamabad eut bloqué pendant sept mois le passage de ce ravitaillement sur son territoire, après une bavure de l'Isaf qui avait tué 24 soldats pakistanais dans un bombardement à la frontière afghane en novembre dernier.
Washington et Islamabad ont fini par sceller début juillet un accord permettant la reprise de ce trafic, qui redémarre lentement depuis.
Un porte-parole de l'Isaf, le général Gunter Katz, a fait état cette semaine d'une augmentation de 10% du nombre des attaques contre les convois de l'Otan en Afghanistan ces trois derniers mois.
Jean-Yves le Drian achevait de son côté mercredi sa troisième visite en Afghanistan en deux mois, largement consacrée aux aspects logistiques du retrait des troupes françaises.
Lors d'une conférence tenue dans l'après-midi à Kaboul, M. Le Drian, qui a passé la nuit avec les troupes françaises dans la base avancée de Nijrab, au nord-est de Kaboul, s'est notamment félicité des discussions en cours sur les projets de rapatriement des équipements par le nord et l'Asie centrale.
"Tout me laisse à penser que les possibilités de sortie logistique par le nord seront ouvertes au moment où la question pratique se posera", a souligné le ministre, arrivé en Afghanistan après être passé au Kazakhstan et en Ouzbékistan.
Jusqu'à présent, le désengagement français s'opère par voie aérienne jusqu'aux pays du Golfe, puis maritime. La récente réouverture aux camions de l'Otan de la frontière pakistanaise offre également de nouveau la possibilité de rapatrier le matériel par la route jusqu'au port de Karachi (sud du Pakistan) puis par la mer.