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Neuf morts lors d'une attaque contre les forces de l'ordre à Lahore

Neuf policiers et gardiens de prison ont trouvé la mort, ce jeudi à Lahore, lors d'une attaque dont les autorités soupçonnent qu'elle a été fomenté par les Taliban. Il s'agit de la deuxième tuerie de ce type en trois jours dans la région.

AFP - Neuf policiers et gardiens de prison ont été tués et au moins sept autres blessés jeudi par des inconnus à Lahore, la grande ville de l'est du Pakistan, la deuxième attaque meurtrière de ce type en trois jours contre les forces de sécurité de la région, a déclaré la police.

Les autorités soupçonnent notamment les rebelles talibans, qui ont dénoncé ces derniers jours la récente réouverture par Islamabad du passage sur son territoire des convois de ravitaillement destiné à la force de l'Otan déployée dans l'Afghanistan voisin (Isaf), comme le lui demandait son allié américain.

Lundi, sept personnes, dont six soldats, avaient été tués, également à l'aube, par des inconnus qui avaient ouvert le feu sur leur campement à Gujrat, à une centaine de kilomètres de Lahore, sur la route de la capitale Islamabad.

Il s'agissait selon l'armée du premier assaut direct de ce genre contre les forces de sécurité jamais enregistré dans cette province centrale, la plus peuplée du pays, jusque là relativement épargnée par les violences depuis un an.

Jeudi, les assaillants sont arrivés en moto "au petit matin" devant un bâtiment de deux étages où dormaient 35 policiers et gardiens de prison, pour la plupart venus du nord-ouest du pays pour suivre une formation à Lahore.

"Ils sont entrés et ils ont ouvert le feu" avant de s'enfuir, a déclaré à l'AFP le chef de la police de Lahore, Aslam Tareen.

"On a recensé jusqu'ici neuf morts dans cette attaque" intervenue dans le quartier très peuplé de Ichra, a indiqué Habibur Rehman, chef de la province du Penjab, dont Lahore est la capitale.

"C'est un acte de terrorisme, tout comme l'attaque de Gujrat", avec des probabilités qu'elle ait été menée "par le même groupe", a-t-il ajouté face à la presse massée devant le bâtiment où a eu lieu l'assaut.

L'attaque n'était pas été revendiquée dans l'immédiat. Lundi, un responsable militaire pakistanais avait estimé qu'il y avait de fortes chances pour que celle de Gujrat ait été menée par des extrémistes religieux proches des talibans.

Le Pakistan est depuis plusieurs années le théâtre de nombreux attentats, visant notamment les forces de sécurité, imputés aux talibans et à leurs alliés du réseau Al-Qaïda, dont les bastions traditionnels se trouvent de l'autre côté du pays dans les zones tribales du nord-ouest frontalières de l'Afghanistan, mais qui ont frappé plusieurs fois à Lahore et dans sa région depuis 2007.

Des images des chaînes de télévision locales montraient les services de secours en train d'envelopper les cadavres dans des draps et les policiers survivants pleurer la mort de leurs collègues.

Les tensions politiques, toujours vives dans ce pays instable, sont montées d'un cran depuis qu'Islamabad a donné son feu vert à la reprise des convois de ravitaillement de l'Isaf, une décision dénoncée par les partis religieux conservateurs, qui ont organisé plusieurs manifestations et marches de protestations, et par les talibans.

Conservateurs comme insurgés dénoncent l'alliance stratégique d'Islamabad avec les Etats-Unis, qui dirigent l'Isaf en Afghanistan et y combattent les rebelles talibans afghans, alliés de leurs homologues pakistanais.

Des camions de ravitaillement de l'Otan sont entrés la semaine dernière dans le sud de l'Afghanistan depuis le sud-ouest du Pakistan pour la première fois depuis sept mois.