logo

Après trois ans d'incarcération, Israël rend sa liberté au footballeur palestinien Mahmoud Sarkak

Détenu en Israël depuis 2009, le footballeur palestinien Mahmoud Sarkak est rentré chez lui, mardi, dans la bande de Gaza. Une libération obtenue de haute lutte, après avoir observé une grève de la faim de près de trois mois.

Mahmoud Sarkak, âgé de 25 ans, n’a pas rechigné sur les moyens pour obtenir sa libération. Ce jeune footballeur palestinien a été libéré mardi, après trois ans d’incarcération et près de trois mois de grève de la faim.

Arrêté au mois de juillet 2009 par les forces israéliennes alors qu’il rejoignait son club de football au terminal d’Erez, entre la bande de Gaza et le territoire israélien,  il n’aura jamais été présenté devant un juge.

En Israël, la détention administrative autorise l'incarcération sans inculpation ni jugement pour des périodes de six mois renouvelables indéfiniment.

L’affaire avait récemment suscité des réactions dans le milieu du football, mais aussi dans celui des ONG de défense des Droits de l'homme.

Dans un communiqué publié le 12 juin dernier, Sepp Blatter, le président de la Fifa, exhortait la Fédération israélienne de football (IFA) à intervenir "urgemment" auprès des autorités du pays pour demander la libération des joueurs palestiniens détenus, sans procès, en Israël. Son appel a été suivi quelques jours plus tard par une prise de position d’Amnesty International, qui s'alarmait du sort du footballeur Sarkak, en grève de la faim depuis le 23 mars 2012.

"Un heureux dénouement mais qui ne règle pas le problème"

Un accord a finalement été conclu le 18 juin entre l’avocat du joueur et l’administration pénitentiaire israélienne : Mahmoud Sarkak acceptait d’arrêter sa grève de la faim en échange d’une date de libération : le 10 juillet. "C’est un heureux dénouement, explique à FRANCE 24 Michel Tubiana, le président d’honneur de la Ligue des droits de l’Homme (LDH), mais cela ne règle pas le problème de la détention administrative : un système intolérable qui confisque à certains détenus leur droit d’être présenter devant un juge", martèle-t-il.

Même son de cloche du côté d'Amnesty International qui ne considère pas la libération de Mahmoud Sarkak comme un "changement fondamental" dans le système de détention israélien. "Israël doit immédiatement mettre fin à l'utilisation de la détention administrative, et libérer tous les Palestiniens détenus en vertu de dispositions juridiques permettant de l'utiliser", préconise Ann Harrison,  directrice adjointe du programme Moyen-Orient.

Pour dénoncer ces incarcérations sans jugement, plusieurs autres détenus palestiniens ont, ces derniers mois, décidés de cesser de se nourrir dans les prisons israéliennes.