François Fillon a engagé samedi la bataille pour la présidence de l'UMP en officialisant sa candidature. Lors du Congrès du parti en novembre prochain, l'ex-Premier ministre devrait affronter l'actuel secrétaire général de l'UMP, Jean-François Copé.
AFP - François Fillon a annoncé samedi sa candidature à la présidence de l'UMP, donnant ainsi le coup d'envoi de la bataille pour la prise du principal parti d'opposition, deux mois à peine après l'échec à la présidentielle de Nicolas Sarkozy.
C'est par un message sur son compte twitter que l'ex Premier ministre a décidé d'officialiser sa candidature, qui ne faisait guère de doute après les ralliements et les appels en ce sens de plusieurs ténors de l'UMP.
"Mon devoir est de rassembler toutes les familles de la droite et du centre", a écrit François Fillon sur le réseau de microblogging, avant d'ajouter: "Je suis candidat à la présidence de l'UMP!"
Il renvoie à une interview qu'il a accordée au Journal du Dimanche à paraître le 1er juillet.
La bataille avec son rival Jean-François Copé, actuel secrétaire général du parti, qui brigue aussi l'ambition de devenir le chef de l'opposition en vue de la présidentielle de 2017, est donc lancée, même si ce dernier n'a pas fait encore acte de candidature officiellement.
C'est à l'automne -- M. Copé propose le mois de novembre -- que le nom du gagnant sera connu lors d'un congrès du parti où les militants auront à élire leur président.
Après l'échec à la présidentielle de Nicolas Sarkozy, François Fillon avait donné mi-mai le coup d'envoi des hostilités en affirmant qu'avec le départ de l'ex chef de l'Etat, il n'y avait "plus à l'UMP, de leader naturel".
Cahin caha, durant la campagne des législatives, Jean-François Copé s'était employé à retarder la confrontation et les réglements de comptes, en plaidant l'unité pour cette échéance électorale.
Sitôt éteintes les lumières de la campagne, chaque camp a fourbi ses armes avec un premier match: la présidence du groupe UMP à l'Assemblée nationale.
Ce premier round a été remporté haut la main par le camp Copé, avec le reconduction à ce poste d'un fidèle du député-maire de Meaux, Christian Jacob, élu, comme son mentor, de Seine-et-Marne, face à celui de François Fillon, Xavier Bertrand, même si ce dernier s'en est défendu.
Critiques de Roselyne Bachelot, ralliement de Valérie Pécresse à François Fillon, piques de Nathalie Kosciusko-Morizet, appel de Laurent Wauquiez à laisser le champ libre à l'ex-Premier ministre... la semaine dernière les pro-Fillon ont multiplié les offensives contre Jean-François Copé.
Inquiet d'un démarrage brutal de la campagne pour la présidence de l'UMP, l'ex Premier ministre a proposé jeudi un "serment de sagesse" dont Alain Juppé et lui-même seraient les garants.
"Je trouve cette compétition, et j'espère qu'elle ne se transformera pas en confrontation, à la fois inutile et dangereuse", s'est ému vendredi l'ancien ministre des Affaires étrangères.
Et de regretter que la présidentielle de 2017 "commence à hanter tous les esprits" alors que "ce n'est pas du tout la question de ce jour". Il a rappelé son souhait de primaires ouvertes en 2016, tout en réaffirmant qu'"il n'en serait pas".
Pour lui, "l'UMP a besoin de clarifier ses valeurs", de "bâtir un nouveau projet" et "pour cela on n'a pas besoin d'un chef, il nous faut une équipe dirigeante qui soit capable de concilier notre unité et notre diversité", a-t-il dit également. Manière de se décrire comme celui qui serait l'homme de la situation pour présider l'UMP durant trois ans, jusqu'en 2015, avant la sélection pour la présidentielle de 2017.
Jean-François Copé a décidé de lancer une réflexion d'un mois, en juillet, sur les "valeurs" après les déchirements concernant la stratégie adoptée par Nicolas Sarkozy, jugée trop droitière par nombre de responsables du parti.